L'Hindouisme
Les origines
L'origine de l'Hindouisme remonte au IIIème millénaire avant notre ère lorsque les civilisations de Mahehjô-Darô et Harappâ prospéraient dans les vallées fertiles de l'Indus. Le mot hindou provient de Sindhu, mot persan désignant le fleuve Indus. Ce n'est qu'au cours des derniers siècles qu'il prend une signification plus vaste pour ceux qui croient en Sanâtana-dharma. Ce nom sanscrit peut se traduire par "parfaite loi éternelle", parfaite parce qu'elle englobe la vérité de la vie sous tous ces aspects, éternelle et "non créée" dans la mesure où l'Hindouisme est une religion sans fondateur.
La pensée philosophique hindoue est caractérisée
par la croyance en une âme universelle, le principe du Brahman.
Non créé, sans limite, universel et éternel, brahman
représente l'ultime réalité, l'essence subtile qui est
à la source de l'univers et qui constitue en même temps, le
tréfonds du soi, ou âme (atman), de chaque individu. Dans
la religion védique, plus ancienne, le terme brahman désignait
diverses formes de pouvoir sacré s'exprimant au travers du rituel. Les
spéculations sur la nature de ce pouvoir sacré conduisaient
à contempler les connexions reliant les éléments du
rituel, à la fois au macrocosme de la nature externe, et au microcosme
de la vie intérieure de l'individu. De telles introspections aboutirent
à la croyance en une entité unique (Brahman)
générant toute existence et animant tous les êtres
vivants.
L'homme hindou est enfermé dans un cycle continuel de
réincarnations dû au karma. Cette théorie du karma est sous
tendue par l'idée de l'immortalité de l'âme. L'homme ne
peut se libérer de ce cycle qu'en atteignant la sagesse suprême
à l'issue d'un long apprentissage. Acquérir cette connaissance
libératrice, c'est plonger dans la vision de sa propre
immortalité (Amrta). Le but ultime de l'hindou est de se
délivrer du cycle infini de la vie et de la mort et du cortège de
souffrances qui accompagnent ces multiples existences.
La roue de la vie est un symbole clé de l'Hindouisme. Elle représente le cours du temps, elle incarne les cycles cosmiques de la naissance et de la mort, de la création, de la maturité, de la dégradation et de la déliquescence puis de le réincarnation. |
La libération spirituelle (Moksha) est le but suprême de l'hindou. L'identification de l'âme individuelle (Atman) avec l'âme universelle (Brahman) conduit l'individu à se libérer des attachements, des désirs et de l'ignorance ainsi que du cycle de la renaissance (Samsâra).
L'hindouisme est une religion qui se présente sous les aspects
les plus divers qui vont de l'adoration des divinités de la nature et du
polythéisme, au monothéisme le plus exigeant et à la
croyance en une loi universelle qui régnerait sur tous et sur tout
(Dharma," l'ordre du monde") sur les plans cosmique, social,
religieux... Il est étroitement lié aux structures sociales par
les castes et se trouve très attaché aux rites fortement
ancrés du sacrifice.
L'Hindouisme est caractérisé par
le concept de cause à effet, le Karma, par son cycle de
renaissances et par les âges cosmiques, les Yugas.
Les textes
La littérature sacrée de l'Inde comprend deux grandes
catégories de textes :
La Shruti qui signifie "entendre".
La Smriti qui signifie "mémoire".
Page manuscrite du Rig-Veda datant du XVème siècle. |
Dans la première catégorie, Shruti, se trouve les plus
anciens et les plus vénérés des textes hindous. Des
Vedas composés par les Aryens furent transmit oralement. Ce n'est
pas seulement le contenu des textes qui est sacré, ce sont aussi les
sons produits par les mots eux même. On leur prête une origine
divine et ils contiennent les vérités éternelles de
l'univers révélés aux Rishi (les voyants) et aux sages.
Pratiquement incompréhensibles par le peuple, ils sont
réservés aux lettrés et à ceux qui ont reçu
une initiation, c'est à dire les Brahmanes.
Les Vedas sont
organisés en 4 recueils:
Le Rig-Veda qui contient plus de
1000 hymnes à la gloire des 33 dieux et relate les rituels qui leur sont
associés.
Le Sâma-Veda met en musique les vers du
Rig-Veda qui devaient être chantés lors des rites
sacrificiels.
Le Yajur-Veda qui contient les formules
versifiées par les prêtres qui officiaient lors du sacrifice.
L'Atharva-Veda qui est un recueil de charmes et d'incantations.
Chacun des 4 Veda contient des textes supplémentaires:
Les
Brâhmanas riches en récits et contes ainsi qu'en discussions
techniques relatives aux rites sacrificiels.
Les Aranyakas
recèlent des formules rituelles plus ésotériques à
destination des individus spirituellement évolués.
Les
Upanishads se consacrent aux problèmes du soi et de sa relation avec
le cosmos.
Un maître lit les saintes écritures. La tradition orale joue un rôle important en Inde. |
La Smriti c'est ce dont on se souvient et qui a été
transmis de génération en génération. Elle comprend
3 parties:
Le Mahâbhârata est le plus long et le plus
complexe des récits épiques de l'Inde. Les paraboles,
poésies et essais didactiques qu'il renferme couvrent une
variété de sujets, l'histoire, l'art de gouverner, le droit
civil, l'éthique, les lois religieuses, le rituel et la cosmologie, tous
entremêlés dans un récit relatant la guerre tumultueuse
opposant deux dynasties qui partagent la même ascendance. Le passage le
plus connu est la Bhagavad-Gîtâ qui prêche le
renoncement au fruit de l'acte et la dévotion à Dieu. Ce sont les
chemins menant à la liberté spirituelle. Comme méditation
dévotionnelle, la Gîtâ est récitée
quotidiennement par de nombreux hindoux.
Manuscrit de la Bhagavad-Gîtâ du XIXème siècle. |
Le Râmâyana ou geste de Râma. C'est un poème de 24000 strophes qui a pour origine une ballade héroïque relatant les aventures de Râma prince du royaume d'Ayodhyâ. Ce récit épique du triomphe du bien sur le mal est traditionnellement attribué au sage Vâlmîki. A la fois divertissant et didactique, ce texte est devenu l'objet de la dévotion spirituelle des adeptes de Vishnu vénérant Râma un avatar de Vishnu. La croyance veut que Vishnu ait été réincarné sous la forme de Râma afin de détruire les forces du mal, représentées par le démon Râvana, et de restaurer l'harmonie.
Une troupe intertrète sous la forme d'une représentation théâtrale un épisode du Râmâyana. Ces représentations sont très courantes en Inde et en Asie du sud-est. |
Les Purânas sont de volumineux textes en vers qui
contiennent un grand nombre de récits mais imputent la création
à l'une des déités suprêmes en particulier Shiva,
Vishnu ou la Déesse.
Les textes hindous regorgent de
spéculations variées et imaginatives sur le processus de la
création. Selon l'un des mythes de la création, le monde est
né du démembrement de l' "homme cosmique". Selon au autre la
création dérive d'un uf cosmique. Un troisième
l'attribue à un rêve de Brahmâ (dieu créateur). Un
quatrième relate comment les larmes du démiurge Prajâpati
sont à l'origine de la création du monde.
Les voies du salut
Deux grandes visions du monde présentes dans l'Hindouisme
déterminent les voies envisageables.
La première, l'âme
humaine (atman) est identique à la réalité suprême
brahman, aussi la délivrance intervient au moment où nous
parvenons à réaliser notre nature divine. Cette vision du monde
met l'accent sur l'importance des efforts que l'homme doit accomplir pour
acquérir la sagesse nécessaire à cette
transformation.
La seconde vision du monde s'exprime dans les écoles
qui évoquent une distinction ultime, si faible soit elle entre l'homme
et dieu. Les tenants de cette vision recommandent la dévotion à
la réalité suprême et la confiance en la grâce de
Dieu.
Trois types de chemin spirituel sont décrits comme
représentatifs des manières par lesquelles l'être humain
recherche le divin.
Jnâna-mârga: Le chemin de la
connaissance, on concentre son esprit et ses pensées sur la connaissance
du vrai soi.
Karma-mârga : Le chemin de l'action, on consacre
ses actes et son dévouement à Dieu.
Bhakti-mârga : Le chemin de la dévotion, qui implique le
don total de soi à Dieu, voie qui grâce aux sens et aux
émotions permet de connaître et de faire l'expérience de
Dieu.
La pratique du yoga. |
Ces trois voies (mârgas) connues aussi sous le nom de disciplines (yogas) sont recommandées par Krishna et la Bhagavad-Gîta. Yoga dans ce cas désigne la philosophie classique exposée dans le Yoga-Sûtra, un ancien texte de référence attribué au sage Patañjali, présentant la concentration mentale comme un chemin menant à la libération spirituelle. Le Yoga-Sûtra décrit différents degrés d'accomplissement, tels que la lévitation et la voyance, mais avertit que ce peut être là de dangereuses déviations. L'ultime but n'est pas d'avoir un pouvoir sur les choses mais d'avoir le pouvoir d'échapper tout à fait au monde et à la nécessité de la renaissance.
Les fêtes
hindoues. Divali: Le nouvel et la fête des lumières. Lakshmi, déesse de la bonne fortune, visite les maison éclairées. Holi: Fête du printemps dédiée à Krishna. A l'origine c'était la fête de la fertilité. Dasara: Fête de 10 jours en l'honneur de Kali. Il existe de nombreuses autres fêtes locales dédiées à de grands dieux comme Shiva mais également à des dieux locaux. |
Manifestations du divin
Selon la loi indienne, le mot hindou englobe des personnes appartenant
à des courants religieux théologiquement distincts de
l'Hindouisme. On l'utilise pour désigner tout habitant de l'Inde qui
accepte la tradition hindoue. L'Hindouisme est il une religion, une culture ou
un mode de vie ? Les trois propositions sont exactes. La distinction entre les
domaines sacré et profane que l'on opère souvent en occident ne
saurait s'appliquer aux traditions hindoues.
De nombreux textes et
pratiques sacrés indiquent au fidèle des parcours spirituels pour
le délivrer du cycle des réincarnations, mais par d'autres
aspects, le mode de vie et les rituels semblent plutôt représenter
pour les adeptes un moyen d'améliorer la qualité de la vie. En
effet diverses activités se rattachent au domaine religieux : La
plantation des arbres, le chant, la danse, la médecine, le tir à
l'arc, l'astrologie, la sculpture, l'architecture, la construction d'une
maison
Dans l'Hindouisme pratiquement tout est sacré. Depuis la
vénération de la Terre Mère jusqu'au culte de la vache
sacrée, les hindous reconnaissent la sainteté de la nature et la
divinité fait partie intégrante de ce monde. Elle existe dans les
rochers, les rivières, les montagnes et les grottes, les plantes et les
arbres. D'autres éléments naturels sont
vénérés comme des manifestations spontanées du
divin. Certaines plantes sont honorées car elles sont associées
à certains dieux, tel le tulasî (basilic sacré)
identifié à Vishnu. Cette sacralisation de la quasi
totalité des montagnes, fleuves ou plaines de l'Inde a engendré
la pratique du pèlerinage et des millions d'hindous sillonnent l'Inde
pour se rendre en ces lieux sacrés nommés tîrthas
(gué de passage) car ce sont des lieux où les hommes peuvent
passer des préoccupations terrestres de la vie à une
expérience transcendantale. La plupart des pèlerins viennent
saisir darshana; l'expérience de la grâce et de l'amour de Dieu
acquise en voyant l'image de dieu et en étant vu d'elle.
Pélerins arrivant en bateau dans la cité sacrée de Vârânasi afin de s'immerger dans le fleuve sacré. |
Ces tîrthas sont à l'intersection du temps cosmique et du temps historique, là où la distinction entre le transcendant et le terrestre est trouble, donnant à l'individu la possibilité d'entrevoir la pureté et la joie sereine du divin. Le divin se manifeste aussi au travers de l'imagination humaine donnant naissance à une foule d'images anthropomorphes dotées de multiples bras ou têtes symbolisant leurs pouvoirs surhumains. Tout est touché par le sacré, jusqu'aux êtres démoniaques de la mythologie hindoue. Les démons sont doués de pouvoirs surhumains mais maudits par des personnalités inhumaines symbolisées par leurs traits grotesques. Le mal est conçu comme une partie de la nature pouvant bouleverser le monde des hommes et des dieux. Le but est de vaincre par une conduite empreinte de dharma.
La notion hindoue de "trinité" (Trimûrti: triade
constituée de trois divinités ou de trois aspects d'une
même divinité) illustre la continuité dans le changement
qui constitue un concept clé de cette religion. La triade hindouiste
fondamentale se compose de:
Brahma le créateur, bien qu'il
soit sans forme et sans qualité parce que plus universel et infini se
manifeste sous forme de divinités personnifiées facilitant son
accessibilité au commun des mortels. Il est représenté
avec 4 visages qui sont les 4 Vedas, 4 bras désignant les 4 directions
de l'univers. On lui attribue un rosaire qui contrôle le temps, un livre
qui contient tout le savoir du monde et un vase à bec qui rappelle les
eaux de la création. Son épouse est Sarasvati
déesse des arts et de la connaissance.
Vishnu et ses avatars. |
Vishnu le conservateur. Il est souvent représenté sous la forme de l'un des 10 grands avatars que lui prête la tradition. Son épouse est Lakshmi déesse de la beauté et de la fortune.
Shiva dansant. |
Shiva le destructeur-régénérateur souvent représenté sous la forme de Nâtaraja ou danseur cosmique de la mouvance de l'univers. Son épouse est Durga déesse multiforme vénérée aussi sous les noms de Kali ou de Parvati.
Peinture montrant la victoire de Durga sur l'armée des démons aidée par Kali "La noire" manifestation de la Déesse émanant de la colère de Durga. |
L'idée d'une Déesse mère trouve son épanouissement dans la notion de Shakti, énergie féminine et principe actif propre à toutes les divinités. Plus un dieu est puissant, plus sa Shakti l'est aussi. Sarasvati, Lakshmi et Durga sont les Shakti de Brahma, Vishnu et Shiva.
Vénération de Ganesh, ou Ganesha qui passe pour être le fils de Shiva. C'est l'une des divinités les plus populaires de l'Hindouisme. Son père lui a conféré le pouvoir d'exaucer les voeux des hommes qui s'adressent à lui. Il se présente sous des traits humains avec un nez en forme de trompe d'éléphant et une seule défense. |
Les écoles
Parmi les différentes écoles de pensée qui se développèrent après l'époque des Upanishad, 500 ans avant notre ère, 6 devaient avoir une influence déterminante sur la philosophie hindoue. Les Shad Darshana, "6 systèmes", admettent à des degrés divers les notions de castes sociales et d'âges de la vie. Ils soutiennent la foi en la transfiguration des âmes et se fixent pour objectif la délivrance de l'âme captive du cycle des renaissances (Samsâra). Les textes fondamentaux des écoles sont rédigés sous forme de brefs aphorismes (Sûtra).
Nyaya: Littéralement méthode. C'est un système fondé sur la rigueur logique de la démonstration, la recherche analytique et l'examen critique des objects de la connaissance. Le père fondateur de ce système est Gautama. Il faut savoir que le Bouddha est considéré comme le 9ème avatar de Vishnu.
Peinture représentant le prince Gautama à Ajanta, Inde. |
Vaisheshika: Ce système dualiste, plus scientifique que philosophique, enseigne que la réalité est faite d'âme et de matière. Le père fondateur est Kanada.
Samkhya: Ce système dualiste décomposant le monde en nature "Prakriti" et en conscience "Purusha". Pour se libérer de la nature, l'âme consciente doit s'en séparer. Le père fondateur est Kapila, sage indien considéré comme une incarnation de Vishnou.
Yoga: Ce sytème conduit à la libération par une discipline rigoureuse du corps et de l'esprit. Ses exercices physiques et psychiques sont ceux du yoga royal (Raja). Le père fondateur est Patanjali, philosophe grammairien indien, auteur d'aphorismes sur le yoga qui ont été révélés en Europe par Schopenhauer.
Purva Mimamsa: Ce système donne la primauté à la dévotion et à la bonne exécution des rituels qui préparent à la connaissance. Le père fondateur est Jaimini.
Vedanta: Ce système, le plus important appartient au courant "nouvelle recherche mentale". Les idées développées par le système Vedanta viennent en droite ligne des Upanishad. Tout ce qui avait trait au Brahman et à l'Atman a été réuni en un seul ouvrage par le philosophe Badarayana. La compilation obtenue connue comme le Vedanta-Sutra ou Brahma-Sutra est le fondement de toute la pensée Vedanta. La thèse majeure qui s'y trouve exposée est le monisme, de monos signifiant seul. Il n'existe qu'une réalité indivisible, l'âme lui étant identique et ne faisant qu'une avec elle. Pour arriver à la parfaite compréhension de cette unité, Badarayana énonce la primauté de l'intuition sur l'intellect ou la logique.
Par la suite le Vedanta s'enrichi d'autres écoles de pensée puis à travers les siècles des facteurs d'origines diverses ébranlèrent les fondations du Vedisme. Ils donnèrent naissance à de nouvelles religions telle que le Jaïnisme et le Bouddhisme qui sont des réformes du Vedisme.
Les paroles
Paroles de la Bhâgavâd Gitâ
"Triple est la porte de l'enfer, destructrice de l'âme: passion,
haine, convoitise."
"Une joie claire et calme du mental, la douceur,
le silence, la maîtrise de soi, l'entière purification du
tempérament, telle est l'ascèse."
"L'homme ferme et
sage qui demeure égal dans le plaisir et la douleur, celui-là se
rend digne d'immortalité."
"Pour le plus réel de
moi-même, ce n'est pas moi qui agit."
"Sans attachement
accomplis toujours l'uvre qui doit être faite, car l'homme atteint
au suprême en accomplissant l'uvre sans attachement."
Paroles du Yoga Sûtra
"Etre établi dans la modération donne une bonne
énergie de vie."
"L'état d'intériorisation permet
l'union totale avec la divinité d'élection."
"L'amitié, la compassion, la gaieté clarifient le mental."
Paroles des Upanishads
"Elle n'est ni mâle, ni femelle, ni neutre. Pourtant en
revêtant un de ces corps, l'âme prend une de ces formes."
"Ce n'est pas pour l'amour du mari que la femme aime son mari; c'est pour
l'amour de l'Atman, de l'étincelle divine qui est dans le mari. Ce n'est
pas pour l'amour de l'épouse que le mari aime son épouse, c'est
pour l'amour de l'Atman qui est en l'épouse."
Parole du Rig-Veda
"Aussi vaste que l'espace qu'embrasse notre regard, est cet espace à l'intérieur de nous."
Mohandas Karamchand Ghandi né en 1869, universellement connu sous le nom de Mahatma "grande âme", titre sanscrit réversé aux plus hauts maîtres. Son autorité morale pendant la lutte pour l'indépendance de l'Inde, son intransigeance et sa non-violence forcèrent l'admiration. |
Paroles de Gandhi (Le Mahatma "grande âme")
Il est vénéré par les indiens à la fois
comme chef politique et comme guide spirituel.
"La non violence, sous
sa forme active, consiste en une bienveillance envers tout ce qui existe. C'est
l'amour pur. Je l'ai lu dans la Bible, dans le Coran
"
"Dieu ne
t'apparaît pas en personne mais en action."
"Un pas à la
fois me suffit."
"Le ciel et la terre sont en nous."
Les symboles
La déesse du fleuve, Gangâ. Le Gange est un fleuve sacré personnifié par cette déesse. Elle aurait été la seconde épouse de Vishnu. |
Les hindoux sont sûr de l'effet purificateur de l'immersion dans les eaux du Gange comme ici à Bénares. Cette immersion permettrait d'échapper au cycle des réincarnations et d'accéder directement au salut. |
La vénération de Linga, le phallus de pierre, symbole de la fécondité, de la force créatrice, se trouve au coeur du culte rendu à Shiva. |
Les vaches sacrées, symbole de l'Inde. Il est interdit de les tuer et elles sont libres d'aller où elles veulent.Leur lait est recueilli précieusement ainsi que leurs bouses qui sont sacrées elles aussi. |
Le feu purificateur. En Inde, les morts sont incinérés car les flammes purificatrices constituent un rite de passage. C'est le suprême sacrifice où l'hindou offre son corps éphémère. |
En Inde les temples sont richement décorés de bas reliefs représentant dieux et déesses, héros,démons,animaux... comme ici sur les deux tours du temple Minakshi à Madurai. |
Symbolique des couleurs
Le rouge: C'est un signe d'énergie et d'intensité qui
porte une manifestation de Shakti, l'énergie féminine. C'est
aussi le symbole de la puissance, du feu, de l'intensité de
l'énergie cosmique et de la fertilité. Dans la Bhagavad-Gita, la
couleur rouge est attribuée aux rajas, les germes de la force et de
l'action qui représentent l'un des trois modes essentiels de
l'énergie avec le sattva (la lumière blanche) et les tamas (la
force d'inertie qui est noire).
Le bleu: Il correspond à un
aspect de la création. Pour les hindous, Vishnu est le dieu bleu,
couleur de l'infini, de l'éternité et de l'immuabilité.
Agni le dieu associé à la recherche de la vérité
est représenté de cette couleur, c'est pourquoi le bleu est de
surcroît la couleur de la vérité, de la
fidélité et de l'immortalité.
Vishnu, le dieu bleu portant des vêtements jaunes et tenant une fleur de lotus de l'une de ses quatre mains. Ses autres attributs sont une conque (shanka) dans laquelle il souffle pour vaincre les démons, un disque tournoyant autour de son index (la spirale de la vie ou sudhdarshan chakra) pour décapiter les forces du mal et une masse d'or (gadha) symbole de son pouvoir. |
Le blanc: Il est associé à la mort et aux rites
funéraires. Les couronnes funéraires sont blanches ainsi que les
fleurs données en offrande aux maîtres réincarnés.
La fleur de lotus qui symbolise le développement suprême, indique
bien la perfection, la complétude et l'absolue pureté.
Le
jaune: Utilisé pour la déesse Pârvati, c'est la plus
paisible des manifestations de Shakti, il symbolise la sagesse. C'est aussi une
couleur de protection car Vishnu, dieu éclatant de lumière et
conservateur du monde porte des vêtements jaunes.
Les verts et les
bruns: Ils sont associés à la nature, le végétal,
le minéral, la terre-mère et servent à rythmer les autres
couleurs. Il symbolise aussi la confiance.
Le noir: Utilisé pour
représenter la déesse Kali dite aussi "la noire", manifestation
de la déesse émanant de la colère de Durgâ,
déesse assoiffée de sang, qui prend un aspect effrayant. Il
symbolise les pertes, les épidémies, les souffrances. Le noir est
aussi le tamas ou tendance à la manifestation descendante d'essence
noire et force d'inertie.
Les dieux
La période védique
Agni le dieu védique du feu. |
Agni: Il représente la force de vie. C'est le dieu du feu
et du sacrifice.
Indra: Le dieu du ciel et le dieu de la guerre.
Monté sur son "éléphant des nuages", il a pour armes la
pluie, l'éclair et l'arc en ciel.
Varuna: C'est le
défenseur de l'ordre cosmique, il a le pouvoir de châtier et de
récompenser.
Les dieux ultérieurs
La suprême triade, Brahma, Vishnu et Shiva, la création, la conservation et la destruction. |
Brahma: C'est le dieu créateur et donc le seigneur de
toutes des créatures. Il a une position au-dessus et au-delà du
culte, aussi n'a t'il guère de temples.
Sarasvatî:
Elle est l'épouse de Brahma et la déesse de la connaissance, de
la vérité, de la sagesse et de
l'éducation.
Vishnu: C'est le dieu conservateur qui
contrôle la destinée humaine. Pour s'approcher de
l'humanité, il s'incarne parfois dans des avatars. Il est
bienveillant.
Lakshmi: Elle est la femme de Vishnu, la
déesse de la fortune et de la beauté.
Shiva: C'est
le dieu destructeur, source du bien et du mal.
Kali: Epouse de
Shiva, elle est le symbole du jugement et de la mort.
Les avatars de Vishnu
Rama et Sîtâ. L'épopée du Râmâyana a pour origine, l'enlèvement d'une jeune fille noble Sîtâ. |
Matsya: C'est le poisson qui apparut à
l'époque du grand déluge pour avertir les
hommes.
Kurma: Il s'agit de la tortue qui retrouve les
trésors perdus dans la mer lors du déluge.
Varaha:
C'est le sanglier qui sauve la terre des eaux.
Nara-Simha:
L'homme lion qui triomphe des mauvais démons.
Vamana: Le
nain qui triomphe également des mauvais
démons.
Parusha-Rama: Il a débarrassé
l'humanité de la caste des guerriers qui menaçaient de dominer le
monde.
Rama-Chandra: Le héros de l'épopée du
Râmâyana. En tant que guerrier noble qui combattait le mal dans le
monde, il est l'incarnation de la vertu.
Krishna: C'est le plus
populaire de tous les dieux. Il est le héros de nombreux mythes
où il apparaît comme amant,guerrier et roi.
Bouddha:
Gautama, "L'illuminé" est le neuvième avatar de Vishnu et bien
entendu le fondateur du Bouddhisme.
Kalkin: Ce dixième
avatar est encore à venir.
Une représentation hindouiste de Bouddha en position du lotus avec quatre bras. |
Les sons
Bhajan a pour racine le mot Bhaj qui veut dire "attaché à Dieu". Un bhajan est donc un moment d'intense dévotion.
Bhajan pour Krishna
Bhajan pour Shiva
Glossaire
Aryas ou Aryens: Les Aryens pénétrèrent en
Inde 2000 ans environ avant J.C. en passant par la chaîne montagneuse de
l'Hindu Kush. Ils étaient bergers et guerriers. Ils introduisirent en
Inde un système religieux déjà bien élaboré,
qui faisait état d'un panthéon à plusieurs ramifications.
Leur croyance s'appuyait sur les Vedas (textes sacrés du savoir). Leurs
grandes divinités étaient:
Indra: Le guerrier
conquérant.
Brahma: Le seigneur des créatures.
Dyans:
Le ciel brillant.
Prithivi: La terre.
Agni : Le feu à trois
têtes.
Varuna: Le seigneur des eaux et des éléments.
Etc
Indra est un principaux dieux des temps védiques. Il est le destructeur des démons. Monté sur son "éléphant des nuages", il a pour armes la pluie, l'éclair et l'arc en ciel. |
Atman: Le "soi" individuel de l'âme.
Avatar: Désigne la descente sur terre d'un dieu incarné.
Bhagavad-Gîta: "La chanson du seigneur". Section du
Mâhâbhârata dans lequel Krishna conseille à Arjuna
d'accomplir son devoir quel que soit le résultat des ses actions.
Brahman: L'absolu impersonnel; l'âme universelle
présente dans tout ce qui existe.
Brahmane: Membre de la
caste sacerdotale, la première des 4 castes traditionnelles de l'Inde,
celle qui se trouve en haut de la pyramide sociale. Ensuite on trouve les
Kshatriyas (nobles, chefs politiques, guerriers) puis celle des Vaishyas
(producteurs, artisans, paysans) et enfin les Shûdras (serviteurs).
Dûrga: Déesse agressive créée par
l'énergie des Dieux pour vaincre le démon Mahisa.
Ganesh: Ou Ganesha, passe pour être le fils de Shiva et de
Pârvatî. C'est l'une des divinités les plus populaires de
l'Hindouisme. Son père lui a conféré le pouvoir d'exaucer
les voeux des hommes qui s'adressent à lui. Il se présente sous
des traits humains avec un nez en forme de trompe d'éléphant et
une seule défense.
Harappâ: Site du Pakistan, dans
le Panjab où des archéologues ont retrouvés des ruines
d'une antique civilisation qui pour des raisons obscures
(épidémies?, crues de l'Indus?, bouleversements climatiques?)
aurait vue son apogée décroître et s'affaiblira
jusqu'à ce que moribonde elle cède la place aux Aryas.
Statue d'un Tirthankara au Rajasthan. |
Jaïnisme: Vient de Jina "les vainqueurs" c'est à dire
ceux qui ont conquis l'illumination. Cette religion est née au
Vème siècle avant J.C. dans la province du Bihar et
son fondateur est le prince Vardhamana qui passa à la
postérité sous le nom de Mahavira "le grand héros". Les
Jaïns rejettent en bloc l'autorité des vedas et ne croient pas
à un Dieu personnalisé ni en un créateur. Leur
vénération va à ces héros prophètes
nommés Tirthankara, "passeurs de gués" au nombre de 24 qui se
sont succédés depuis des millénaires pour éclairer
et guider l'humanité. La vie du Jaïn est fondée sur les
Triratna "trois joyaux" qui sont la droite croyance (samyak darsana), la droite
connaissance (samyak jnana) et la droite conduite (samyak charitrya). De ce
fait le Jaïn prononce 5 grands vux:
- n'attenter à la vie
d'aucun être vivant.
- ne pas mentir.
- ne pas voler.
- ne
rien posséder.
- être chaste et détaché des
choses terrestres.
Dans la pratique l'observance idéale de ces
règles ramène à la non violence, à la
sincérité et à la compassion.
Krishna et Arjuna partant en guerre durant l'épopée du Mahâbhârata. |
Krishna: Huitième Avatar de Vishnou, personnage à
la peau bleu sombre qui occupe une place importante en tant que conseiller et
conducteur d'Arjuna dans le Bhagavad-Gîta.
Lakshmi:
Déesse de la prospérité et de la chance, épouse de
Vishnou.
Mâhâbhârata: Grand récit
épique hindou fournissant, au travers de l'histoire de la guerre
opposant les Pandavas et les Kanravas des conseils sur la conduite d'une vie
morale et la poursuite de Moksha.
Mohenjo-Darô: Site
pakistanais où les archéologues ont retrouvés des vestiges
comme à Harappâ.
Moksha: Délivrance ou
libération. Délivrance de l'ignorance et du cycle des
renaissances, souvent caractérisée par l'union de l'individu
(Atman) avec le divin (Brahman).
Pârvatî: Fille de
l'Himalaya, associé à Shiva.
Patañjali:
Philosophe et grammairien indien du deuxième siècle avant J.C.,
auteur d'aphorismes sur le yoga.
Prakriti: Qualités
constitutives de la nature primordiale.
Purâna: Recueil
sacré de légendes et de pratiques rituelles.
Purusha: L'homme cosmique des membres duquel le monde se
développe selon certains mythes hindoux.
Bas relief d'un temple hindou à Java décrivant un épisode du Râmâyana. |
Râmâyana: Grande épopée hindoue qui
relate la victoire de Râma sur le démon Râvana et la
libération de son épouse Sîtâ.
Rishi: Poètes visionnaires et prophètes auxquels les
vérités éternelles sont révélées.
Samsâra: Le monde matériel, le processus de
renaissance dans le monde matériel.
Sanâtana-dharma: L'ordre divin et éternel de l'univers.
Sarasvatî, déesse de la sagesse et de l'éducation, Lakshmi déesse de la prospérité et de la chance et Ganesh fils de Pârvatî et de Shiva. |
Shakti: Energie divine de nature féminine
personnifiée par la Déesse.
Shiva:
L'ascète érotique dont l'énergie divine,
représentée par l'érection constante de son phallus, a le
pouvoir de détruire ainsi que de renouveler la création.
Shruti: "Audition", désigne les textes sacrés hindous
qui se sont transmis oralement, c'est à dire les Vedas que l'on
considère d'origine divine.
Smriti: "Mémoire",
désigne les textes religieux hindous faisant autorité qui sont
préservés dans la mémoire du peuple hindou. Bien que
d'inspiration divine, ils ont été composés par des
humains.
Upanishad: Ecrits philosophiques indiens de la
littérature védique.
Veda: "Savoir",
particulièrement le savoir sacré révélé dans
les livres du même nom.
Yoga: "Discipline",
système philosophique hindou classique enseignant un moyen pratique
d'accéder à l'illumination.