Le Christianisme
Note préliminaire
Le Christianisme est avec le Judaïsme et l'Islam une religion monothéiste dont la pierre angulaire est la croyance en un seul Dieu. On nomme ces trois religions les religions du livre car elle font toutes référence à la Bible (du grec biblia "livre"), celle ci se décomposant pour le Christianisme en ancien et nouveau testament. Jérusalem est un centre sacré pour chacune d'elles, on la nomme la trois fois sainte. Le dôme du rocher, troisième lieu saint de l'Islam après La Mecque et Médine trône devant le mont des oliviers où Jésus pria avant son arrestation. C'est sur la montagne de Jérusalem que le roi Salomon au VIIIème siècle avant J.C. construisit le temple du dieu unique. C'est là que Jésus entra sur une ânesse pour dire la bonne parole, c'est dans la ville sainte qu'il fut arrêté, jugé, crucifié et qu'il ressuscita. Et c'est sur un haut rocher de Jérusalem que le prophète Mahomet s'envola d'un bond de sa jument ailée jusqu'au ciel.
La Bible de Gutemberg qui fut le premier ouvrage imprimé. |
Les origines
Le Christianisme a pour point de départ la vie et la
prédication d'un juif nommé Jésus, fondateur d'une
grande religion et exécuté sur la croix comme un criminel. Sa
mort, sa résurrection d'entre les morts au troisième jour et son
ascension devinrent les fondements du Christianisme. Cependant les racines de
cette religion remontent plus loin dans le Judaïsme puisqu'il
définit une nouvelle alliance, établie par le nouveau testament.
Elle est censée être non seulement la continuation mais aussi
l'épanouissement de ces fondements. La Loi et les prophètes dont
l'origine est uniquement juive ont gardé à l'intérieur de
la nouvelle religion toute leur autorité et jamais n'ont
été mis en doute leur inspiration divine et leur caractère
de livres sacrés.
L'histoire de Jésus reconnu comme Christ ou
Messie fait l'objet de ce nouveau testament qui comprend les évangiles,
Les épîtres (lettres) et d'autres écrits du Ier
siècle. Tous proclament que Jésus était et est la
manifestation personnelle de Dieu restaurant sa puissance et son action sur le
monde. La tradition concernant la vie de Jésus mêle des
récits historiques et des récits légendaires.
Moïse et les tables de la Loi. La Loi et les prophètes ont été intégrés au Christianisme qui est en fait une évolution de ces fondements. |
Les douze apôtres ont été les premiers à
répandre le message de Jésus.
André:
Frère de Pierre, il était pêcheur. La tradition raconte
qu'il prêcha en Scythie et fut mis à mort sur une croix en X, la
croix de St André.
Barthélemy: Appelé
Barthélemy dans les évangiles de Matthieu, Marc et Luc, il s'agit
peut être du Nathanaël de l'évangile de Jean. Selon la
tradition, il annonca l'évangile en Inde et en Arménie où
il fut écorché vif.
Jacques (Fils de
Zébédée): Pêcheur lui aussi, il suivit Jésus
avec son frère Jean. Avec Pierre et Jean c'était l'un des plus
proche de Jésus. Il fut décapité vers 44 sous
Hérode Agrippa.
Jacques (fils d'Alphée): Une traduction
l'identifie à "Jacques le frère du seigneur". Il succéda
à Pierre comme chef de la première communauté
chrétienne de Jérusalem et mourut lapidé en
62.
Jean: Frère de Jacques, il était le disciple "que
Jésus aimait". Pierre l'appela "un des piliers" de l'église de
Jérusalem. Il est probablement l'auteur ou l'inspirateur du
quatrième évangile. D'après la tradition, il vécut
très vieux.
Judas (fils de Jacques): Il est parfois
appelé Jude pour éviter la confusion avec Judas Iscariote.
D'après la tradition, il était très proche de Simon et
comme lui il prêcha en Perse où il subit le
martyre.
Judas Iscariote: Il était le trésorier du
groupe. Il trahit Jésus par un baiser pour de l'argent. D'après
Matthieu, Judas pris de remords voulut rendre l'argent aux prêtres en
vain. Il se pendit alors de désespoir. Mais selon les actes (I,18) il
acheta un champ avec cet argent. "Il y tomba la tête la première,
son corps éclata par le milieu et tous ses intestins se
répandirent au-dehors".
Matthieu: Ce publicain abandonna son
travail à Capharnaüm en voyant passer Jésus dans la rue.
Comme juif collecteur d'impôts pour les romains, il était
méprisé par ses concitoyens et Jésus eut du mal à
le faire accepter. On pense qu'il est l'auteur de l'évangile qui porte
son nom.
Philippe: Originaire de Bethsaïda, il est probable
qu'il ait prêché en Scythie et en Phrygie vers la fin de sa vie.
Il aurait été crucifié en 80 à Hiérapolis
près d'Ephèse.
Pierre: De son vrai nom Simon,
était un pêcheur Galiléen. Impulsif, il est prompt à
déclarer sa foi mais renie Jésus par 3 fois lors de son
procès. Dans l'église primitive, il se consacra à
l'évangélisation des juifs. D'après la tradition il fut
crucifié tête en bas à Rome sous
Néron
Thomas: Il ne voulut pas croire à la
réalité de la résurrection tant qu'il n'avait pas vu et
touché le Christ en personne. D'après la tradition il mourut
martyr en Inde.
Simon: Les écritures ne disent rien sur Simon,
sinon qu'il était l'un des apôtres. Matthieu et Marc appellent
Simon, le cananéen. Il aurait été crucifié en
Perse.
La cène, dernier repas que Jésus prit avec ses apôtres, et son interprétation sont des sujets de controverse entre les différentes religions de la chrétienté. |
La vie de Jésus
D'après les évangiles de Matthieu et de Luc, Jésus est né miraculeusement d'une vierge suivant la volonté et le dessein de Dieu. On parle d'incarnation du latin "in carne", mise dans la chair ou dans le corps. Ce mot désigne la croyance chrétienne selon laquelle Dieu est venu sur terre en se faisant homme. Cet homme était Jésus, prédicateur errant vivant en Palestine. La nature immuable et éternelle de Dieu s'est inscrite dans l'humanité de Jésus sans que cette présence ne submerge ni ne détruise la nature humaine. Jésus est à la fois vraiment Dieu et vraiment homme. Cette croyance en sa double nature vient de ce que lui même, comme en témoignent les évangiles, a insisté sur l'idée que ce n'était pas lui mais Dieu, le Père, qui était source de son pouvoir de guérir, de réconforter et de pardonner.
La nativité rassemble Marie, Joseph, l'enfant Jésus, les bergers, les anges et les rois mages le jour de l'Epiphanie. Il existe deux traditions dans les représentations de la nativité. Dans la tradition occidentale, la conception et la naissance de Jésus relèvent du divin. Marie étant restée vierge et, n'étant pas soumise à la malédiction des filles d'Eve, elle n'a pas souffert lors de son accouchement. C'est pourquoi elle est figurée assise. La tradition orientale insiste au contraire sur la réalité de l'incarnation de Jésus, sur le caractère humain de sa naissance. Aussi Marie, venant d'accoucher, est allongée. |
Jésus (abréviation de Josué, Ieoshona "aide de
Dieu") était fils de Joseph et de Marie. Ses parents
vivaient à Nazareth en Galilée. Ils allèrent à
Bethléem en Judée pour le recensement, et Jésus naquit
dans une étable entouré de bergers et de trois mages venus
d'orient apportant trois présents symboliques: l'or des rois, l'encens
des prêtres et la myrrhe pour embaumer les morts.
L'année de la
naissance de Jésus fut longtemps contestée mais on la fixe
aujourd'hui entre les années 6 et 3 avant J.C. Il a sans doute à
l'origine exercé le métier de son père c'est à dire
charpentier. Cependant les qualités exceptionnelles de l'enfant de 12
ans apparaissent déjà dans le récit de Jésus au
Temple (Luc 2.42 et suite). Les débuts de l'activité apostolique
de Jésus se rattachent à celle de Jean-Baptiste de qui il
reçu le baptême. Après l'arrestation et l'exécution
de Jean-Baptiste sur ordre du Tétrarque Hérode,
Jésus rentra en Galilée. Il avait environ une trentaine
d'années quand il entreprit son activité publique qui dura trois
ans.
Après être resté dans le désert 40 jours et
40 nuits (Matthieu 4.3-11 et Luc 4.1-13) où il fut tenté par le
démon de trois façons différentes, il prêcha et
enseigna l'uvre de Dieu à l'aide de paraboles "récits
terrestres à signification céleste). Il s'entoura de 12 disciples
qui devinrent ses apôtres et traversant la Galilée, il accomplit
des miracles:
- Multiplication des pains (Matthieu 14.13-20, 15.32-39, Marc
6.30-44, 8.1-10, Luc 9.10-17, Jean 6.1-15).
- Guérison des malades
(Matthieu 8.1-17, Marc 1.40-45, Luc 5.12-16, 17.11-19, Jean 5.1-18).
-
Résurrection des morts (Luc 8.49-56, Matthieu 9.18-26, Marc 5.21-43,
Jean 11.1-44).
- Il rend la vision aux aveugles (Matthieu 9.27-31, 20.29-34,
Marc 8.22-26, 10.46-52, Luc 18.35-43, Jean 9.1-12).
- Il est maître
des éléments (Matthieu 8.23-27, Marc 4.35-41, Luc 8.22-25).
-
Il prophétise sa mort et sa résurrection (Luc 9.21-27, Matthieu
16.20-28, Marc 8.31, 9.1).
Jésus devant Ponce Pilate, procurateur de Rome sur la Judée et la Samarie. |
Il jouit de l'hospitalité de ses partisans, ce dont témoigne sa présence à de nombreux banquets. Mais son mode de vie et ses messages religieux éveillèrent bientôt la méfiance puis l'hostilité des pharisiens traditionnels et des docteurs de la loi qui s'inquiétaient du nombre croissant de ses partisans. Ils mirent à profit son séjour à Jérusalem pour l'arrêter et lui faire un procès pour blasphème (Marc 14.53-65, Matthieu 26.57-68, Luc 22.54-55, 63-71, Jean 18.13-14, 19-24) et le condamner à la crucifixion avec l'accord de Ponce Pilate, procurateur de Judée de 26 à 36 après J.C. Tandis que Jésus mourrait dans d'atroces souffrances, la pays fut plongé dans les ténèbres (Matthieu 27.45-56, Marc 15.33-41, Luc 23.44-49, Jean 19.28-30). Il ressuscita le troisième jour conformément aux écritures (Matthieu 28.1-10, Marc 16.1-8, Luc 24.1-12, Jean 20.1-18).
La crucifixion au Golgotha qui signifie lieu du crâne. C'est pour cela que dans certains tableaux religieux une tête de mort est présente au pied de la croix. |
Sont répertoriés ci-dessous, les éléments de la vie de Jésus dans les quatre évangiles.
Matthieu | Marc | Luc | Jean | |
Naissance | 1.18-25 | 2.1-7 | ||
Visite des mages | 2.1-12 | |||
Fuite en Egypte | 2.13-21 | |||
Enseignement au temple | 2.41-51 | |||
Baptême de Jésus | 3.13-17 | 1.9-11 | 3.21-22 | |
Changement de l'eau en vin | 2.1-11 | |||
Tentation au désert | 4.1-11 | 1.12-13 | 4.1-13 | |
Début du ministère en Galilée | 4.12-17 | 1.14-15 | 4.14-15 | |
Appel des premiers disciples | 4.18-22 | 1.16-20 | 5.1-11 | 1.35-51 |
Sermon sur la montagne | 5.1,7.29 | 6.20-49 | ||
Appel des apôtres | 10.1-42 | 3.13-19,6.7-19 | 9.1-6 | |
Multiplication des pains | 14.13-21 | 6.32-44 | 9.10-17 | 6.1-14 |
La marche sur les eaux | 14.22-33 | 6.45-52 | 6.16-21 | |
Profession de Pierre | 16.16 | 8.29 | 9.20 | |
Transfiguration | 17.1-13 | 9.2-8 | 9.28-36 | |
Résurrection de Lazare | 11.1-44 | |||
Entrée à Jérusalem | 21.1-11 | 11.1-10 | 19.28-44 | 12.12-19 |
Les marchands chassés du Temple | 21.12-13 | 11.15-17 | 19.45-46 | 12.13-17 |
Trahison de Judas | 26.14-16 | 14.10-11 | 22.3-6 | |
Préparation de la Pâque | 26.17-19 | 14.12-16 | 22.7-13 | |
La cène | 26.20-29 | 14.17-25 | 22.14-18 | 13.1-30 |
Arrestation | 26.47-56 | 14.43.52 | 22.47-53 | 18.2-12 |
Procès | 26.57,27.26 | 14.53,15.15 | 22.54,23.25 | 18.13,19.16 |
Crucifixion et mort | 27.33-54 | 15.22-39 | 23.33-47 | 19.17-37 |
Mise au tombeau | 27.57-61 | 15.42-47 | 23.50-56 | 19.38-42 |
Résurrection | 28.1-10 | 16.1-8 | 24.1-11 | 20.1-18 |
Apparition aux disciples | 28.16-20 | 16.12-18 | 24.13-49 | 20.19,21-23 |
Ascension | 16.19 | 24.50-51 |
Les saintes écritures
Le canon de l'écriture chrétienne établi par
l'Eglise, les Saintes Ecritures, comprend les livres de l'Ancien Testament qui
constituent également le fondement de la foi judaïque auxquels
s'ajoutent le canon du Nouveau Testament comportant trois parties.
1)
Les 4 évangiles, (évangile signifiant bonne nouvelle) qui
sont attribués aux saints Matthieu, Marc, Luc et
Jean. Les trois premiers utilisent à peu près les
mêmes sources ou se font des emprunts mutuels, c'est pourquoi ils sont
appelés les évangiles synoptiques. Fondés sur la tradition
orale, ils ont été écrits au milieu du Ier
siècle et s'accordent sur de nombreux points. Ils racontent la vie de
Jésus, son enseignement, son acte rédempteur. C'est la fondation,
non seulement de la nouvelle église mais aussi de la nouvelle
humanité. C'est l'établissement dans les faits d'une nouvelle
relation avec Dieu, qui passe de la soumission à l'amour. A partir de la
résurrection, tout est accompli, mais tout n'est pas forcément
compris. L'évangile de Jean représente une réflexion plus
approfondie sur la signification de Jésus en tant que Verbe de Dieu
prononcé et vécu au sein du monde. Chaque évangile
correspond à un symbole tiré d'Ezéchiel (1.4-10) et de
l'Apocalypse (4.6-7). Ces symboles sont appelés tétramorphes, 4
signes symbolisant la mission spirituelle des 4 évangélistes, un
homme pour St Matthieu, un lion pour St Marc, un taureau pour St Luc et un
aigle pour St Jean.
Représentation du "Christ Pantocrator" (tout puissant) à l'opposé de la représentation du Christ aux outrages. Cette représentation est ornée des symboles tétramorphes symbolisant les 4 évangélistes. |
Le premier évangile est attribué à St
Matthieu, le publicain appelé par Jésus pour être
apôtre. Peut être a t'il été à l'origine d'une
des sources de cet évangile ou bien est il l'auteur d'une
première version en araméen. Il n'est pas semble t'il le
compilateur de la version grecque , la seule qui nous soit parvenue. Cet
évangile s'adresse aux Palestiniens. Son objectif est de montrer que le
christ s'inscrit dans la longue histoire du salut et qu'il est le Messie promis
par les prophètes. Cet évangile date d'avant la fin du
Ier siècle.
L'évangile de St Marc est le
plus ancien, il aurait été écrit entre 63 et 70. L'auteur
probablement un disciple de St Pierre qui n'a pas vu les
événements qu'il rapporte, mais a transcrit les propos tenus par
son maître lors des prédications. L'examen du texte semble
indiquer qu'il s'adresse à un public non juif puisqu'on y trouve peu de
citations de la Loi et des Prophètes. St Marc articule toute sa
narration sur la Bonne Nouvelle, la révélation de ce qui
était caché, d'où ses rappels constants du secret
messianique.
Jésus représenté sous la forme de l'agneau de Dieu.La comparaison faite par l'Apocalypse entre le Christ et un agneau a pour origine le sacrifice de l'agneau de la Pâque par les juifs. Les chrétiens considèrent la mort de Jésus comme un sacrifice leur apportant la libération spirituelle. |
L'évangile selon St Luc. Médecin et compagnon de St
Paul, Luc écrit en historien. Il a consulté les témoins
oculaires des événements, compulsé les récits
déjà réalisés et fait une enquête minutieuse.
Il veut offrir à ses lecteurs une base sérieuse à la
doctrine proclamée dans l'Eglise. Sa chronique se poursuit d'ailleurs
dans une sorte de second volume "Les actes des apôtres" qui retracent
l'histoire de l'église primitive. St Luc souligne l'universalisme du
message évangélique aussi omet il de parler de l'opposition entre
la loi ancienne et la loi nouvelle, entre la justice pharisaïque et la
justice chrétienne
etc
L'apôtre des gentils fonde son
témoignage sur la conviction que le message du Christ s'adresse à
tous les hommes, à tous les pays et à tous les
temps.
L'évangile selon St Jean. Certains disent que Jean
était "le disciple que Jésus aimait". Cet évangile a peut
être été écrit spécialement pour
l'église éphésienne. Il date probablement de la fin du
Ier siècle mais certains auteurs le jugent plus ancien. Il
est le fruit d'une longue élaboration faite d'approfondissements, de
méditations et de prédications. Les discours y prennent la plus
grande place et ce quatrième évangile est plus doctrinal
qu'événementiel car on y trouve ni parabole, ni guérison
de possédé, ni événement de l'enfance. La plupart
des miracles qu'il raconte lui sont propres et chacun d'eux se veut porteur,
non seulement du pouvoir de Jésus sur les éléments mais
aussi d'une signification théologique fondamentale.
Marie Madeleine (Marie de Magdala) fut le premier témoin de la résurrection de Jésus. |
2) Les actes des apôtres et les
épîtres. Cette deuxième partie concerne le début
de l'histoire de l'église, période d'éducation, de
transformation et d'épreuves mais aussi période de maturation qui
se prolongera jusqu'à la fin des temps. Elle se situe dans l'entre-deux,
entre les deux avènements de Jésus Christ, celui de sa vie
terrestre et celui de sa venue glorieuse déjà annoncée.
Pas de bouleversement cosmique pendant ce temps, pas de changement radical,
mais une connaissance à divulguer, une mise en conformité des
hommes au nouveau genre de relation avec Dieu, une actualisation de la
rédemption dans le temps et le lieu. C'est le temps de la propagation de
la foi.
Les actes des apôtres: C'est en fait le second volume de
l'uvre de St Luc. Il y continue son récit fondateur de
l'église, reprenant les mêmes épisodes à la fin des
évangiles et au début des actes des apôtres, apparition du
ressuscité, dernières instructions de Jésus et ascension.
Sans doute les deux livres ont été séparés lorsque
la collection des quatre évangiles a été
constituée.Dans les actes prend naissance l'église primitive et
les missions pour la diffusion du message chrétien: "Vous serez mes
témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la
Samarie d'abord, puis jusqu'aux extrémités de la terre" (Actes
1.8).
Saul se rendait à Damas pour
persécuter les chrétiens quand il fut renversé de cheval
et couché à terre par une force invisible.Une éblouissante
clarté l'environne et une voix lui dit: -"Saul, pourquoi Me persécutez-vous? - Qui êtes-Vous,Seigneur? - Je suis Jésus, que vous persécutez. - Seigneur, que voulez-Vous que je fasse? -Levez-vous, entrez dans la ville, et là vous apprendrez ce que vous devez faire." Ayant pour un temps perdu la vue, qu'il retrouva lors de son baptême, Saul devint Paul, écrivit de nombreux textes et entreprit quatre voyages pour répandre son message. |
Les épîtres (transcription du grec epistolei "lettres"). Il y en a 21, 13 de Paul, 1 aux hébreux, 1 de Jacques, 2 de Pierre, 3 de Jean et 1 de Jude. Il s'agit de lettres ayant parfois une portée doctrinale ou théologique, le but étant d'instruire des communautés. Elles sont groupées en deux séries principales. 13 épitres dites "pauliniennes" parce que dûes à Paul ou inspirées de son enseignement et 7 épitres dites "catholiques" terme qui signifie universelles qui regroupe les épîtres non pauliniennes sauf l'épître aux hébreux qui tient une place particulière. Cette homélie où alternent exposés doctrinaux et exhortations morales passionne les théologiens en raison de la complexité de l'enseignement qu'elle propose et fascine par l'aspect révélé de la personne du Christ.
3) L'apocalypse: Elle évoque la parousie. Dans des termes
énigmatiques et mystérieux, avec des images étranges et
fantastiques, à travers un foisonnement de symboles plus ou moins
obscurs, saint Jean nous mène jusqu'au dernier acte, la fin des temps,
la catastrophe cosmique, la défaite définitive des puissances du
mal, la victoire du Dieu amour, la résurrection des corps et le jugement
dernier. L'histoire du salut est désormais close. On est passé de
la Jérusalem terrestre, tant de fois infidèle à son Dieu
à la Jérusalem céleste éternelle et bienheureuse.
Ecrite par Jean le prophète, peut être Jean l'Apôtre ou l'un
de ses disciples, retiré dans l'île de Patmos en raison des
événements, il écrit aux sept églises pour leur
rendre le moral.
Le centre d'intérêt de l'apocalypse est le
mystère du monde invisible, l'origine et la fin, la rétribution
et l'au-delà, le dessein de Dieu et l'avenir. Autant de
phénomènes qui dépassent de beaucoup nos facultés
de conception, de jugement et de formulation.
L'apocalypse est une
révélation, c'est d'ailleurs de sens littéral du mot. Mais
étant donné la matière à dévoiler, elle ne
peut utiliser les mêmes procédés que pour le monde visible.
Il ne faut donc pas prendre le texte au pied de la lettre. Ce qu'il veut dire
dépasse ce qu'il dit. Cela est si clair que les descriptions y sont
incohérentes, les visions fantastiques, les phénomènes
incompréhensibles. Une lecture au premier degré se
révèle inconsistante et sans intérêt.
Polyptyque du jugement dernier de Roger van der Weyden (Hospices de Beaune). |
Mais il reste une grille de lecture seconde, forgée par
l'histoire. Les destinataires de l'apocalypse de Jean étaient
connaisseurs des symbolismes, des chiffres et des choses, des arcanes d'un
langage convenu et des équivalences entre les termes et les
idées.
Les chiffres par exemple ne sont pas pris pour leur valeur
numérique. Le 7 signifie la totalité, le 6 l'imperfection, 12 est
le symbole d'Israël, 4 celui du monde créé et 1000
représente une grande quantité. L'emploi des couleurs est
également significatif. Le blanc représente la victoire, la
pureté et la joie eschatologique, le rouge, la violence, le luxe, la
débauche, le noir la mort, le vert, la décomposition
Par
ce procédé on arrive à des descriptions symboliques
concrètes dans leur formulation et abstraites dans leur signification.
Toutefois le genre s'étant perdu et cette uvre de Jean ayant
été maintenue longtemps au purgatoire des livres canoniques, il
nous est difficile aujourd'hui de percevoir toute l'étendue de sa
signification.
Les écritures saintes qui demeurent encore dans
certaines églises, les seules références pour transmettre
les échos et les interprétations des événements et
des enseignements survenus en Galilée, à l'époque de
Jésus, ne sont pas les seuls écrits.
En effet, en 1945, aux
environs de Nag Hammadi, en haute Egypte a été
découvert un trésor de paroles constitué de 53 parchemins
écrits en langue copte sahidique qui est une langue encore proche des
anciens hiéroglyphes égyptiens (copte vient de l'arabe qibt,
contraction du grec Aiguptios signifiant Egypte). Cette découverte
permet d'élargir et d'enrichir notre connaissance de certains aspects
jusqu'alors occultés du Christianisme.
C'est ainsi qu'à
coté des évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean, on peut
méditer aujourd'hui les évangiles dits apocryphes de Philippe, de
Pierre, de Barthélémy, de Thomas et bien d'autres écrits.
Il existe également un papyrus acquis au Caire et conservé depuis
1896 au département d'égyptologie des musées nationaux de
Berlin, qu'on nomme papyrus Berolinensis 8502 et qui contient entre autre un
évangile selon Marie.
Ouvrages retrouvés à Nag Hammadi. |
Tous ces textes sont apocryphes, du grec apokruphos,
soustrait au regard, caché. Dans la tradition chrétienne,
l'adjectif a pris une valeur négative. Il sert à mettre à
l'écart des écrits jugés contestables ou franchement
hérétiques, qui prétendent à tort apporter une
vérité sur des personnes et des événements de la
Bible. Il n'en a pas toujours été ainsi. Certains milieux du
Christianisme ancien, en particulier les courants dits "gnostiques" ont
employé le terme d'une manière positive pour désigner un
enseignement dont le sens profond, caché, n'est pas immédiatement
accessible et ne peut être découvert qu'au prix d'une
recherche.
On peut donner trois raisons au terme apocryphe.
1) Dans
un premier temps, le texte apocryphe est souvent un texte caché parce
qu'on a cherché à en limiter la lecture ou à en interdire
la diffusion. Contrairement à d'autres productions littéraires du
Christianisme, il n'a pas bénéficié de l'appui de
l'église et de ses autorités ou il a même été
condamné par les évêques et les théologiens.
2)
La deuxième raison est que parfois l'exigence d'une diffusion restreinte
est inscrite dans le texte lui même. La révélation qu'il
contient étant réservée aux chrétiens qui en sont
dignes, et le texte ne doit pas être lu par des personnes dont l'esprit
n'est pas préparé à le recevoir.
3) Enfin la
troisième possibilité est que le texte apocryphe est aussi un
texte caché parce qu'il se dérobe aux regards du lecteur moderne.
Le plus souvent il ne se présente pas à nous sous une forme
simple et avec un sens facilement compréhensible. Il se dissimule sous
le voile d'états textuels largement variants, de passages corrompus et
de formules énigmatiques. Cela tient également à son
statut et aux aléas de sa transmission. Il n'a pas reçu une forme
canonique et n'a pas fait l'objet d'une interprétation autorisée
au sein de l'institut ecclésiastique.
Icone byzantine représentant l'apôtre saint Thomas. |
L'évangile de Thomas trouvé à Nag Hammadi
est l'exemple le plus connu de cette exigence du secret inscrite dans le texte
lui même. Il débute en effet par ces paroles:
Voici les paroles
du secret
Jésus, le Vivant, les a
révélées.
Didyme Jude Thomas les a transcrites
Et il
a dit: Celui qui se fera l'Herménente de ces paroles
Ne goûtera
plus de mort.
Cet évangile de Thomas ne contient pas une histoire de
Jésus et il n'y a pas de récits de miracles. C'est une collection
de 114 logia ou "paroles nues" attribuées à Jésus, le
Maître, le Doux, le Vivant. Ces paroles auraient été
recueillies par Didyme Jude Thomas nom araméen signifiant jumeau.
Apôtre du Christ, Thomas évangélisa l'Inde, où une
petite communauté chrétienne se réclame toujours de lui.
Il est associé à l'incrédulité car il dut toucher
du doigt les plaies du Christ pour croire à sa résurrection (Jean
20.25-27). Les paroles de cet évangile ne sont pas bavardes mais
ressemblent à des énigmes à la façon des koans
japonais qui paraissent manquer de sens et qui, si on les laisse germer en soi,
révèle une richesse insoupçonnée entraînant
une transformation de la conscience.
Le Jésus qui apparaît
derrière ces paroles est un être qui cherche à nous
éveiller à son propre état de conscience. Par son
enseignement il nous invite à prendre conscience de notre origine
incréée, de notre liberté sans limites au cur
même des contingences les plus contraignantes. Il s'agit de
s'éveiller à la réalité absolue au cur
même des réalités relatives ou décevantes. C'est ce
que Jésus affirme par ailleurs dans l'évangile de
Jean:
"Là où je suis, je veux que vous soyez
aussi
L'esprit que le Père m'a donné, je vous l'ai
donné aussi
moi en vous, vous en moi
"
La plupart des
exégètes estiment que le texte copte serait la traduction d'un
original grec dont par ailleurs on a retrouvé des fragments en Egypte et
qui remonterait aux années 140-150. Pour eux l'évangile de Thomas
serait constitué de logia authentiques, puisés aux synoptiques,
avec des interpolations fondées sur des traditions orales et des
spéculations gnostiques. D'autres soutiennent au contraire que l'ouvrage
ferait partie des recueils des paroles du Christ qui auraient circulé au
cours du Ier siècle, antérieurement à la
rédaction des synoptiques.
Icone byzantine représentant l'ensemble des 12 apôtres. |
L'évangile de Barthélémy regroupe deux
écrits apocryphes se réclamant du patronage d'un même
apôtre: Les questions de Barthélémy et le livre de la
résurrection de Jésus Christ par l'apôtre
Barthélémy. Il apparaît ici comme le dépositaire
privilégié des mystères divins. Dans les questions de
Barthélémy, il apparaît constamment comme celui qui
adresse des questions au Christ, à Marie ou à Satan, et il
reçoit une révélation sur des réalités dont
les textes bibliques ne disent rien: Les événements
mystérieux qui ont eu lieu au moment de la crucifixion, la
manière dont la Vierge a conçu l'être divin qu'elle a
porté, les circonstances qui ont entraîné l'expulsion de
Satan hors du monde des anges et son hostilité contre le genre
humain.
Dans le livre de la résurrection,
Barthélémy est salué par les autres apôtres comme le
gardien des mystères du fils de Dieu. Son privilège est
lié à la vision qu'il a eue à l'heure de la
résurrection du Christ. Les mystères qu'il a contemplés
ont pour objet le couronnement du fils par le Père, le
rétablissement d'Adam et Eve dans leur condition céleste et les
hymnes des anges célébrant l'événement du
salut.
Ces deux textes donne à Barthélémy un rôle
prééminent dans la révélation des mystères
liés à la victoire du Christ sur la mort et pourtant le nouveau
testament ne fournit aucun renseignement sur Barthélémy en dehors
de son appartenance au groupe des disciples de Jésus. Son nom est
simplement mentionné dans chacune des quatre listes canoniques (Matthieu
10.3-4, Marc 3.18-19, Luc 6.14-15, Actes 1.13-14) et il est possible qu'il
s'agisse du Nathanaël de l'évangile de Jean (1.43-51). Selon la
tradition il aurait prêché en Inde et en Arménie où
il fut écorché vif.
Icone byzantine représentant Marie Madeleine (Myriam de Magdala). |
L'évangile selon Marie a été attribué
à Myriam de Magdala, premier témoin de la résurrection de
Jésus et par ce fait considérée par l'apôtre Jean
comme étant, bien avant Paul et sa vision sur le chemin de Damas, la
fondatrice du Christianisme (Jean 20.11-18).
Cet évangile selon Marie
est le premier traité du papyrus de Berlin. Il proviendrait d'Achmin ou
de ses environs. Il est écrit en copte sahadique. La première
rédaction de l'évangile se situe au cours du
IIème siècle aux alentours de l'an 150 ce qui en fait
un texte primitif et fondateur du Christianisme.
Le manuscrit qui devait
être composé de 18 feuillets à l'origine n'en contient plus
que 8. Les feuillets 1 à 6 et 11 à 14 sont manquants ce qui
augmente les difficultés d'interprétation du texte. Toutefois cet
évangile présente de nombreux intérêts
théologique, philosophique, éthique et historique. Elle nous
livre de précieux renseignements sur les premières
communautés chrétiennes, sur leurs réflexions, leurs
conflits, leurs interrogations, leurs craintes, l'exclusion du féminin
et par voie de conséquence les différents modes et pratiques de
connaissance qui les inspiraient. Elle délivre un enseignement
métaphysique:
"Qu'est ce que la matière ? Durera t'elle
toujours ?" lignes 1 et 2 page 7
et anthropologique
"Il nous appelle
à devenir complètement humain" ligne 18 page 9.
Ayant
été témoin privilégié de la
résurrection, Marie devient l'apôtre des apôtres. C'est elle
qui reçoit la mission d'annoncer à ses frères la bonne
nouvelle de l'amour plus fort que la mort. Elle devient alors l'initiée,
la révélatrice des mystères. Jésus lui confie des
paroles qu'ignorent les autres disciples, elle communique les secrets
perçus par ses visions et les explique.
Dans la croyance commune,
l'après résurrection est le temps des révélations
décisives qui précèdent le départ définitif
de Jésus et l'envoi en mission des disciples. Cet évangile selon
Marie nous communique ces instants là.
Icone byzantine représentant l'apôtre Philippe. |
Les ouvrages découverts à Nag Hammadi sont de nature
très diverse. On trouve des écrits gnostiques, des textes
apocryphes, des paroles de Jésus et même un passage de La
République de Platon périphrasé. La liste des textes est
la suivante:
Codex I
1) Prière de l'apôtre Paul.
2)
Le livre secret de Jacques.
3) L'évangile de
vérité.
4) Le traité sur la résurrection ou
épître à Rheginos.
5) Le traité tripartite. Une
référence en théologie gnostique.
Codex II
1) Le
Livre secret de Jean.
2) L'évangile selon Thomas.
3)
L'évangile selon Philippe.
4) L'hypostase des archontes, dans le
lequel une partie de la Genèse (1-6) est présentée d'une
façon particulière.
5) Texte identifié comme
étant la Symphonia de l'hérésie 40 du Panarion
d'Epiphane.
6) L'exégèse de l'âme, où l'on
retrouve les thèmes habituels de l'âme déchue.
7) Le
livre de Thomas l'athlète.
Codex III
1) Le livre secret de
Jean.
2) L'évangile des égyptiens ou le Livre sacré du
grand esprit invisible.
3) Eugnoste le bienheureux.
4) La Sophia de
Jésus-Christ.Ces deux textes traitent du même sujet mais sous
forme de lettre pour le premier et sous forme de révélation pour
le second.
5) Le Dialogue du Sauveur. Le sauveur dialogue avec ses
disciples.
Codex IV
1) Le livre secret de Jean.
2)
L'évangile des égyptiens.
Codex V
1) Eugnoste le
bienheureux.
2) L'apocalypse de Paul.
3) L'apocalypse (première)
de Jacques.
4) L'apocalypse (seconde) de Jacques.
5) L'apocalypse d'Adam,
révélation d'Adam à son fils Seth sur les
conséquences de la chute.
Codex VI
1) Les actes de Pierre et
des douze apôtres.
2) Le tonnerre, intellect.
3) Authentikos Logos
avec le thème habituel de l'âme privée de la gnose.
4)
Aisthesis dianoia noèma, où la fin du monde est traitée
sous une forme d'apocalypse.
5) Paraphrase en partie de La République
(588 b-589 b) de Platon.
6) Le discours sur l'ogdoade et
l'ennéade.
7) La prière d'actions de grâce,
déjà connu par un texte grec (le Papyrus Mimaut) et par
l'Asclépius.
8) Fragment de l'Asclépius (ch.
XXI-XXIX).
Codex VII
1) La paraphrase de Séem,
révélations faites à Séem sur l'esprit lumineux
inengendré.
2) Le second traité du grand Seth ,
révélation faite par Jésus-Christ sur sa mission de
sauveur.
3) L'apocalypse de Pierre.
4) Les enseignements de Silouanos,
recueil de sagesse chrétienne.
5) Les trois Stèles de Seth,
qui sont trois grandes prières dédiées par
Dosithéos à Seth, considérée comme le
Père.
Codex VIII
1) Zostrianos. Ce traité gnostique,
présente des révélations sur les puissances
célestes. C'est le plus long texte retrouvé.
2) La lettre de
Pierre à Philippe.
Codex IX
1) Melchisedek,
révélations faite au grand prêtre sur le rôle de
messie et de sauveur rempli par Jésus-Christ.
2) La pensée de
Noréa.
3) Le témoignage de la
Vérité.
Codex X
Marsanès.
Codex XI
1)
L'interprétation de la connaissance. Texte gnostique.
2)
Exposés valentiniens sur l'onction, le baptême et
l'eucharistie.
3) L'allogène, ou Révélations
reçues par l'Allogène (l'étranger) et transmises à
son fils Messos.
4) Hypsiphronè.
Codex XII
1) Les sentences
de Sextus, sentences morales déjà connues en grec, en
latin.
2) Fragment central de l'évangile de
vérité.
3) Fragments non identifiés.
Codex
XIII
1) La Protennoia trimorphe, révélations faites à
la première personne par la Protennoia, ou Pensée du
Père.
2) Fragment du 5e traité du Codex II.
Icone copte sur bois peint. |
On peut les lire avec un esprit ouvert ou sceptique. Quoi qu'il en soit, l'étude récente des apocryphes de l'ancien, comme du nouveau testament éclaire d'un jour nouveau l'histoire de la Bible, en montrant une prolifération de points de vue qui témoigne d'une activité spirituelle intense.
L'enseignement
Une vue de Nazareth de nos jours. C'est dans cette ville, qui n'était autrefois qu'un village, que Jésus a passé son enfance. |
Jésus avait passé les trente premières
années de sa vie dans un petit village, aussi puisait il ses
références et ses exemples dans le milieu rural. Il s'exprimait
dans un style très populaire, parfois poétique et toujours
très concret. Il parlait beaucoup par paraboles, les évangiles en
citent une cinquantaine, Jean se distinguant de Matthieu, Marc et Luc en n'en
rapportant que 5.
Parabole vient du mot grec parabolé qui
signifie "comparaison". C'est un récit imagé et imaginé
faisant appel à l'expérience quotidienne des auditeurs, qui
permet de comprendre plus aisément une grande vérité. Si
clair que soit souvent leur sens, les paraboles de Jésus posent pourtant
parfois des problèmes d'interprétation et les disciples
eux-mêmes avouent leur incompréhension. Citons par exemple la
parabole du semeur (Matthieu 13.18-23, Marc 4.13-20 et Luc 8.11-15) ou la
parabole de la mauvaise herbe (Matthieu 13.36-43). Jésus ne cesse de
s'exprimer en paraboles pour faire comprendre le sens profond de certains
passages des écritures son thème favori étant "le Royaume
de Dieu". Qu'entendait il par là? Jamais d'explication
métaphysique mais toutes sortes de métaphores et de comparaisons
pour amener son auditoire à une compréhension presque palpable,
une compréhension physique, une perception sensible de ce
qu'était le Royaume de Dieu (Matthieu 13.31-33, 13.44-46, 13.47-52, Marc
4.30-32, Luc 13.18-22). Dans tous les cas, la découverte du Royaume de
Dieu est une valeur suprême qui transforme complètement
l'existence de celui qui la fait et le pousse à prendre une autre voie.
Mais les paraboles ne sont accessibles qu'à ceux qui veulent les
accueillir et qui sont ouverts à la Parole, ceux qui ne se ferment pas
les yeux et qui ne se bouchent pas les oreilles (Marc 4.9).
Représentation de Jésus lors d'un sermon. |
Le sermon de la montagne (Matthieu 5.1-16, Luc 6.26)
témoigne de la force, de la profondeur mais aussi du caractère
énigmatique de l'enseignement de Jésus. Les béatitudes
sont au cur de la sagesse chrétienne, il s'agit de brèves
bénédictions si paradoxales à première vue:
"Heureux les pauvres, le royaume des cieux est à eux. Heureux les doux,
ils obtiendrons la terre promise. Heureux les attristés, ils seront
consolés
".
Il apparaît clairement que le Royaume de Dieu,
tel que Jésus l'enseigne est à l'opposé du monde tel qu'il
apparaît au commun des mortels. Le sermon de la montagne est un appel
à la générosité et à l'amour inconditionnel
mais c'est aussi un message qui dénonce toutes les valeurs avilissantes
du monde tel qu'il est. Le message est provoquant et révolutionnaire
aussi pour éviter qu'il ne soit mal interprété,
Jésus précise "Je ne suis pas venu abolir la loi de Moïse et
l'enseignement des prophètes. Je suis venu pour accomplir cette
loi".
L'accomplissement de la loi est exigeante, elle suppose pour le
croyant, la pleine maîtrise de ses pensées et de ses actes, une
prise de conscience et une reconsidération absolue de tous les principes
de vie, une transformation radicale des schémas comportementaux: "Si
quelqu'un te gifle sur la joue droite, laisse le aussi te gifler sur la joue
gauche". "Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent".
"Tu dois aimer ton prochain comme toi même" (Matthieu 22.39).
Le chemin de croix comporte 14 stations |
|
1: Jésus est condamné par Ponce Pilate. | 2: Jésus prend la croix. |
3: Jésus tombe pour la première fois. | 4: Jésus rencontre Marie. |
5: Simon aide Jésus. | 6: Véronique essuie le visage de Jésus. |
7: Jésus tombe pour la deuxième fois. | 8: Jésus parle à une femme. |
9: Jésus tombe pour la troisième fois. | 10: Jésus est déshabillé. |
11: Jésus est cloué sur la croix. | 12: Jésus meurt sur la croix. |
13: Jésus est descendu de la croix. | 14: Jésus est placé dans son tombeau. |
Chacune des paroles de Jésus est à méditer pour laisser germer en soi cette graine transformante et sublimante qui permet d'accueillir et de voir le Royaume de Dieu ici bas. Pour le chrétien, suivre Jésus c'est se laisser emporter par les paroles de celui qui a dit "Je suis le chemin, je suis la vérité, je suis la vie" (Jean 14.6). "Je suis la lumière du monde, celui qui me suit aura la lumière de la vie et ne marchera jamais dans l'obscurité" (Jean 8.12). "Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s'il meurt, et celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais" (Jean 11.25-26).
Les fondements
Représentation de la Trinité avec Marie Madeleine et Jean le Baptiste. |
La Trinité
Aucune doctrine chrétienne n'a
provoqué autant de débats intellectuels que celle de la
Trinité: Le Père, le Fils et le Saint
Esprit, tous trois réunis en un seul et même Dieu. La
première vision biblique de la Trinité est l'apparition
(théophanie) de Dieu, près des chênes de Mamré, sous
un aspect triple "Abraham était assis à l'entrée de sa
tente
soudain il vit trois hommes" (Genèse 18.1-2).
Le
Christianisme admet l'existence de Dieu en trois personnes distinctes, mais
consubstantielles d'une même nature. Le Père, créateur de
tout ce qui est, le Fils, engendré de toute éternité et
qui s'est fait homme et le Saint Esprit qui est l'amour du Père et du
Fils, tandis que le Christ est le verbe actif, la parole. C'est le dogme
central de la religion chrétienne.
La cène
L'acte essentiel du culte pratiqué par
les églises chrétiennes est la célébration de la
sainte cène. Il s'agit de la représentation du dernier repas que
Jésus prit avec ses disciples, juste avant son arrestation et sa
condamnation à mort. C'est au cours de la cène (du latin cena,
souper) que Jésus institua l'Eucharistie, le sacrement chrétien
de communion, en invitant les siens à répéter son geste en
mémoire de lui. "Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain et
après avoir rendu grâces, il le rompit et le donna à ses
disciples en disant: "prenez, mangez, ceci est mon corps". Il prit ensuite une
coupe de vin et après avoir rendu grâces, il la leur donna en
disant "Buvez en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'alliance nouvelle,
répandu pour la multitude en rémission des péchés""
(Matthieu 26.26-28, Marc 14.22-24, Luc 22.17-20). La portée et
l'ancienneté de cette institution, attestée par la
première épître de Paul aux Corinthiens, expliquent que le
plupart des traditions l'aient placée au cur même de leur
liturgie.
Un prêtre catholique présente l'hostie, du latin hostia, victime expiatoire. La commémoration de la cène est réalisée dans les églises romaine et anglicane, par la liturgie de la messe, du latin missa venant de mittere, envoyer. Pour l'église catholique, l'eucharistie rend présent le sacrifice de Jésus sur la croix et en cela elle représente le même sacrifice. |
L'eucharistie du grec eucharistia, reconnaissance, puis action de
grâce ou bénédiction devient dès les tous premiers
siècles une célébration (messe dans le rite latin) du
sacrement institué par le Christ à la cène.Le corps et le
sang du Christ sous les espèces du pain et du vin consacrés et
offerts en sacrifice au cours de cette célébration, puis
distribué aux chrétiens pour nourriture spirituelle.
La
participation du chrétien au festin eucharistique est bien
l'accomplissement du mystère du "pain de vie" annoncé par
Jésus dans le synagogue de Capharnaüm, et dont témoigne
l'évangile de Jean: "La chair du Fils de l'homme" et "son sang" sont
"vrai nourriture" et "vrai breuvage", moyen sûr de l'intime union des
disciples au maître, et gage de la vie éternelle. Les hommes de
tous les temps sont appelés par l'enseignement évangélique
à cette union au Christ, et donc au partage de sa vie glorieuse dans
l'éternité.
Au XVIème siècle, en
Europe, les changements qui se produisirent avec la réforme conduisirent
beaucoup de chrétiens à interpréter l'eucharistie comme
une commémoration plutôt que comme un sacrifice. Dès lors
le pain et le vin prirent un sens plus figuré, au lieu de
représenter le corps et le sang du christ comme dans le dogme de la
transsubstantation. A la conférence cuménique de 1982, il a
été attesté que l'eucharistie est le signe effectif du
sacrifice du Christ, accompli une fois pour toutes sur la croix et
définitivement opérant.
Le pain et le vin sont les éléments principaux de la cène. Lors de la Pâque, le pain devait être sans levain, aussi en occident a t'on utilisé du pain non levé ou des hosties pour cette célébration. Les chrétiens orientaux et certaines églises issues de la réforme n'ont pas adopté cette pratique du fait que les évangiles ne la mentionne jamais. |
La crucifixion
La mort de Jésus se déroula selon
les pratiques romaines en vigueur. Il dut subir la flagellation qui
précédait toujours la mise en croix et par dérision, on
lui donna un manteau de pourpre, un roseau pour spectre et on le coiffa d'une
couronne d'épines. Pour l'humilier on apposa sur la croix l'inscription
INRI, Jésus de Nazareth, roi des juifs. On attribue au crucifié
sept paroles qui sont rapportées dans les évangiles:
- A
l'adresse des responsables de son supplice: "Père, pardonne leur car ils
ne savent pas ce qu'ils font".
- A l'un des malfaiteurs crucifiés
à son côté et qui proclame sa foi: "Aujourd'hui tu seras
avec moi dans le paradis".
- A sa mère et au disciple présent
qui représente tous les fidèles : "Voilà ton
fils
voilà ta mère".
- A Dieu: "Mon Dieu, mon Dieu,
pourquoi m'as tu abandonné ?" parole de solitude de l'homme dans
l'attente du secours de son Dieu.
- Un cri inspiré à la fois
par les besoins du corps et de l'âme: "J'ai soif".
- Une parole qui
marque l'achèvement de la mission de Jésus sur terre "Tout est
accompli !".
- Enfin une parole d'abandon et de confiance absolue:
"Père, je remets mon esprit entre tes mains".
Alors se déchire
le voile sacré du temple ouvrant ainsi à tous l'accès au
saint des saints, demeure de Dieu et une secousse sismique annonce dans la
perspective eschatologique la résurrection des morts acquise par la
prochaine résurrection de celui qui meurt en ce moment sur la croix. La
croix, jusque là objet de malédiction et instrument de honte,
mais désormais autel de la réconciliation de l'humanité
entière avec Dieu, devient instrument du salut et objet de gloire pour
celui qui s'y rallie. La croix apparaît comme un symbole de
rédemption, d'abord discrètement au temps des persécutions
puis au grand jour après que Constantin eut libéré
l'église. La croix demeure l'espoir, l'arme et la signe distinctif du
chrétien dans la vie et dans la mort.
La crucifixion de Grünewald. Au pied de la croix figurent Marie Madeleine, le disciple Jean, Jean Baptiste qui montre le Christ ainsi que l'agneau symbole des sacrifices. |
Que savons nous des 3 jours où le Christ est mort et avant qu'il
ne ressuscite ? Rien ne nous est dit du Christ assumant ces 3 jours et 3 nuits
dans les ténèbres du tombeau. Pourtant la tradition nous offre en
méditation l'icône du christ descendu aux enfers d'où il
relève les hommes du péché. Le fait que le Christ soit
venu pour livrer sa vie en vue du salut des hommes est présent en
contrepoint à tout évangile: "Le fils de l'homme n'est pas venu
pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour
la multitude" (Matthieu 20, 28).
Et pendant la cène: "Ceci est mon
corps donné pour vous
cette coupe est l'Alliance en mon sang qui
est répandu pour vous." (Matthieu 26, 26-28). Et à
Nicodème, Jésus dira: "Dieu a tant aimé le monde qu'il a
donné le fils, l'unique, pour que tout homme qui croit en lui ne
périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle." (Jean 3,
16).
Le corps de Jésus est offert en sacrifice pour le rachat des
péchés de l'humanité. Cette conception traditionnelle est
résumée dans l'évangile de Jean (3, 16) citée plus
haut. Cette parole est en résonnance et est comme un écho de ce
que dit Jésus: "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie
pour ses amis." Dieu offre son fils, l'agneau vivant en sacrifice. Le sacrifice
de Jésus pour la Pâques des Chrétiens met en
parallèle avec le sacrifice de l'agneau mâle premier né de
la Pâque des juifs de l'ancien testament.
Ici naît la nouvelle
Alliance dans le corps et le sang du Christ que Dieu scelle avec les hommes et
que le nouveau testament dévoile dans le mystère de la
résurrection. Le tombeau symbole de mort et de ténèbres
devient matrice de lumière à l'aube de la
résurrection.
Cette grotte situé au nord du mur de la vieille ville de Jérusalem a pu être le tombeau du Christ. Découverte en 1867, elle servit de sépulture dès le IXème siècle avant J.C. |
La résurrection
La résurrection du Christ est le
point central de la foi chrétienne. A trois reprises, Jésus
annonce sa mort et sa résurrection:
Une première fois juste
après que Pierre ait déclaré que Jésus est le
messie, Matthieu (16, 21-23), Marc (8, 31-33), Luc (9, 21-23).
Une
deuxième fois alors que les disciples se trouvent tous ensemble en
Galilée, Matthieu (17, 22-23), Marc (9, 30-32), Luc (9, 43-45).
Une
troisième fois lorsque Jésus est sur le point de monter à
Jérusalem, Matthieu (20, 18-19), Marc (10, 32-34), Luc (18,
31-34).
Mais les évangélistes soulignent que les disciples ne
comprennent pas le sens de cette annonce. La mort de leur Maître leur
semble incompréhensible et leurs esprits ne sont pas prêts
à concevoir ce qui est en germe dans la résurrection.
La
résurrection est pour le Christ la fin de son existence historique et le
début de son existence glorieuse. Cette existence glorieuse de
Jésus a été entrevue lors de la Transfiguration, lorsque
Jésus apparaît à ses trois disciples Pierre, Jacques et
Jean au sommet de la montagne, Matthieu (17, 1-13), Marc (9, 2-13), Luc (9,
28-36). Ces trois compagnons seront aussi appelés près de
Jésus lorsqu'il vivra l'agonie à Guethsémani. Jésus
révèle ici sa gloire à ceux qui seront également
témoins de son abaissement.
Jésus transfiguré change
d'apparence: "Son visage se mit à briller comme le soleil et ses
vêtements devinrent blancs comme la lumière", Matthieu. "Son
visage changea d'aspect et ses vêtements devinrent d'une blancheur
éblouissante", Luc.
Vitrail de la cathédrale de Chartres illustrant la Transfiguration. |
Cette particularité du changement d'aspect du visage et du corps
apparaît nettement dans les récits évangéliques qui
annoncent l'apparition du Christ après sa résurrection et l'on
peut penser que la transfiguration est une préparation des disciples
à concevoir ce qu'il y a d'extraordinaire et d'inconcevable dans la
résurrection de Jésus.
Les récits
évangéliques de la résurrection présentent des
différences quant aux faits historiques mais nous savons qu'un long
processus de tradition orale a précédé la mise par
écrit des témoignages et que chacun a retenu ce qui passait pour
le plus important dans le milieu auquel il s'adressait. Il est pourtant
très instructif de noter 7 ressemblances entre les divers
récits:
1) L'initiative de la rencontre avec le ressuscité
vient toujours de lui: "Il vient au devant", "il apparaît", "il
s'approche", "il se tient là".
2) La reconnaissance n'est pas
instantanée. Marie de Magdala le prend pour un jardinier, Jean (20, 14)
et dans l'apparition au bord du lac de Tibériade, c'est le disciple
préféré de Jésus qui le reconnaît le premier,
Jean (21, 7). Toutefois aucun des disciples n'osait lui demander "Qui es tu ?"
car ils savaient que c'était le seigneur, Jean (21, 12).
3)
Jésus fait reconnaître la réalité de son corps
ressuscité, soit en se faisant toucher, Luc (24, 38-39), Jean (20,
27-29), soit en mangeant devant ses disciples, Luc (24, 42-43).
4) Il a la
possibilité de disparaître subitement, de pénétrer
dans une pièce fermée à clef, Luc (24, 31), Jean (20,
19-26).
5) Tous ces récits attestent que le tombeau est vide et le
plus souvent les témoins entrent pour vérifier l'absence du
corps. Pierre dira dans son premier discours, au jour de la Pentecôte,
que Dieu avait prédit que "son corps ne verrait pas la corruption",
Actes (2, 20).
6) Pour chacune des apparitions, le ressuscité confie
une mission à ceux qu'il rencontre. Parfois il s'agit d'annoncer sa
résurrection. Ainsi dans trois évangiles et dans la finale longue
de Marc, il envoie des disciples à travers le monde.
7) La mention de
l'Esprit Saint se retrouve également dans tous les textes.
L'évangile de Matthieu s'achève par la grande formule trinitaire
qui ressemble à un texte liturgique: "Tout pouvoir m'a été
donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc auprès des hommes
de toutes les nations et faites d'eux mes disciples; baptisez les au nom du
Père, du fils et du Saint-Esprit et enseignez leur à obéir
à tout ce que je vous ai commandé. Et sachez le, je vais
être avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde".
Une représentation de l'agneau de Dieu brandissant l'étendard de la victoire. |
Jésus remet ainsi en route les apôtres qui s'étaient
retrouvés désemparés après la crucifixion et qui
doutaient de leur maître. Ils se mettent à prêcher avec une
hardiesse et un courage hors du commun dès qu'ils ont reçu
l'Esprit Saint au jour de la Pentecôte. Ce don de la Pentecôte
achève le triomphe du Christ sur la mort, et l'effusion de l'Esprit
confère aux apôtres l'intelligence de la foi, l'esprit vivifie,
sanctifie, inspire, illumine, assiste et réconforte les apôtres.
L'Esprit Saint est représenté par un phénomène
comparé à l'irradiation de langues semblables à du feu "Et
tous furent remplis d'Esprit Saint", Actes (2, 3-4). Ces langues
évoquent sans doute le "don des langues" accordés aux premiers
prédicateurs de l'évangile afin qu'ils soient entendus de toutes
les nations, sûrement le don de communiquer efficacement l'enseignement
évangélique.
Le feu est un magnifique symbole du Saint Esprit
agissant sur ceux qui le reçoivent: Il éclaire leur intelligence
sur l'enseignement recueilli du Christ, embrase leur âmes, les purifiant
ainsi de toutes souillures, et réchauffe leur cur par la
charité divine dont il est lui même la mystérieuse essence.
Les apôtres partent alors prêcher la bonne nouvelle et les premiers
baptêmes marquent la fondation de l'église. Ainsi l'Alliance
nouvelle est elle scellée en ce jour où l'on commémore
l'Alliance ancienne. Désormais la Pentecôte sera dans la liturgie
chrétienne la fête de l'Esprit Saint.
Les symboles
Du grec symbolum, le symbole consistait à l'origine en une
céramique cassée en deux morceaux que deux personnes emportaient
avant de se quitter et d'aller chacun vers son destin. Chaque morceau
représentait un accord, un pacte ou une amitié ou tout autre
signe passé entre les deux individus et l'exacte réunion des deux
morceaux signait la reconnaissance absolue des deux personnes.
De nos jours,
le symbole est une représentation permettant par évocation ou
analogie d'être en harmonie avec un principe spirituel puis de se
connaître soi-même, de s'intégrer dans l'univers suivant un
processus spirituel progressif proche de la méditation. Il est difficile
de décrire la signification profonde d'un symbole car il exprime un
travail intérieur, un moment de conscience qu'aucun regard
extérieur ne peut découvrir, aussi le message d'un symbole n'est
pas transmissible d'une personne à une autre chacun
l'interprétant à sa manière. La richesse du symbole est
là, dans cette non interprétation, dans le fait qu'il ne donne
pas de solution mais qu'il provoque au contraire une interrogation de chacun
sur soi-même.
La croix est le symbole majeur du Christianisme. |
Le symbole joue un rôle de pont, il permet d'appréhender
une réalité de l'un qui ne peut se dire que d'une façon
voilée. Il est la face visible de l'invisible, la manifestation de ce
qui est à l'origine de toute manifestation. Il peut être source
lumineuse jetée tout à coup sur nos ténèbres
intérieures. Aussi voici quelques uns des principaux symboles qui
peuvent aider dans notre méditation spirituelle.
-L'agneau:
C'est un symbole de pureté et de candeur qui représente le Christ
appelé Agnus Dei dans l'évangile de Jean, parce qu'il incarne
l'innocence et le sacrifice du juste condamné pour le rachat de
l'humanité. Saint Jean Baptiste le tient dans ses bras et le
présente: "Voici l'agneau de Dieu qui enlève le
péché du monde
", Jean (1.29). L'apocalypse de saint Jean
(14.1) parle de l'agneau triomphant "Et je vis, l'agneau était debout
sur la montagne de Sion".
-L'alpha et l'oméga: La
première et la dernière lettre de l'alphabet grec sont un symbole
de Dieu, source et fin du cosmos. Ils font référence à la
parole du Christ annonçant qu'il est précisément ces deux
termes, c'est à dire une parfaite totalité, dans l'apocalypse de
Jean (21.6), "C'en est fait ! je suis l'alpha et l'oméga, le
commencement et la fin. Celui qui a soif, je lui donnerai à boire
gratuitement à la source de l'eau de la vie." Sur les tympans romans, la
mandorle ovale dans laquelle apparaît le Christ en majesté du
jugement dernier illustre ce symbolisme. Sur le cierge pascal on retrouve les
deux lettres encadrant la croix du Christ.
-L'arbre: C'est un symbole
vertical en analogie avec l'homme debout sur la terre. Arbre de vie et arbre de
connaissance planté dans le jardin d'Eden, arbre de prophétie et
de force (chêne), d'éternité (cyprès) etc
Ce
végétal symbolise par ses feuilles recevant l'eau céleste,
la chevelure de l'homme enseigné par l'esprit divin.
Symétriquement, les racines de l'arbre représentent les pieds de
l'homme, c'est à dire son passé et les tradition initiatiques,
ses origines et son devenir. L'arbre-croix relie ainsi définitivement le
ciel et la terre, l'homme et Dieu.
Ce pupitre en bois rassemble de nombreux symboles du Christianisme. On peut voir les symboles des évangélistes (l'aigle, l'homme, le lion et le taureau), la colombe qui évoque le Saint Esprit, les deux premières lettres grecques du mot Christos (le chrisme), ainsi que l'agneau et les croix rappelant le sacrifice. |
La croix: Elle symbolise le Christ, le crucifié, le
Sauveur, le verbe, la seconde personne de la trinité. Elle est plus
qu'une figure de Jésus Christ, elle s'identifie à son histoire
humaine, voire à sa personne. La croix récapitule la
création et possède un sens cosmique. Elle assume les
thèmes fondamentaux de la Bible. Elle est arbre de vie, sagesse, bois.
Elle est présente dans les cérémonies chrétiennes
comme sur les édifices religieux, églises, clocher, tombes,
calvaires. Elle est le symbole de l'ensemble des religions chrétiennes
considérée comme arbre de rédemption.
L'eau: A
la fois symbole de vie universelle et de vie terrestre, lieu de mémoire
et de purification, l'eau, sous ses différentes formes (pluie,
rosée, source, cascade, mer, fleuve, puits, larme
) est
présente dans toutes les mythologies et religions du monde. On la
reconnaît dans les quatre fleuves du jardin d'Eden et dans ceux de
l'Apocalypse, dans l'inondation du déluge et dans le mer Rouge
obéissant à Moïse ou encore dans le courant du Jourdain
où est baptisé Jésus. On note sa présence dans
l'eau changée en vin par Jésus aux noces de Cana, dans la
Samaritaine allant puiser l'eau, Jésus calmant la tempête et
Jésus marchant sur les eaux.
L'eau symbolise le Christ
lui-même, la parole, les évangiles, l'Esprit Saint. L'eau
revêt un sens d'éternité, elle est symbole de
régénération. L'eau baptismale conduit explicitement
à une nouvelle naissance (Jean 3.3-7), elle revêt un sens
d'initiation.
Le feu: Il est associé à la purification
et aux châtiments infernaux, de sorte qu'il peut être à la
fois destructeur et source d'illumination. Il est symbolisé par le
cur, le foyer
Mais il manifeste lui-même la foi et l'amour,
l'Esprit Saint et l'illumination.
La scène représentant les
langues de feu posées sur la tête des disciples au moment de la
Pentecôte est le sujet principal de nombreux tympans romans
(Vézelay). Dans ce cas particulier, les rayons de feu symbolisent
l'initiation supérieure, céleste, c'est à dire
dispensée par Dieu ou son envoyé. Les bougies des autels, celle
du baptême, des communions, etc
jouent un grand rôle
symbolique au sein de l'église comme porteuses de la lumière
divine.
Icone orthodoxe représentant la Pentecôte. L'étymologie du terme vient de penta (famille de 5), la Pentecôte étant le cinquantième jour (le jour qui suit 7 fois 7 semaines) après Paques. |
Le pain: Dans les évangiles, le pain est surtout
représenté dans la scène de la multiplication et dans le
repas de la Cène. Symboliquement, le pain est signe de
générosité de la terre et de sollicitude divine. Dans la
communion, il est signe de sacrifice et de partage. A plusieurs reprises
Jésus se désigne comme le pain de la vie (Jean 6.35)
indispensable à toute croissance spirituelle, tandis que le royaume des
cieux est comparé au levain que l'on met dans la pâte. Le pain est
la réalisation de ce qu'annonce le grain de blé qui doit mourir
pour renaître sous une forme nouvelle.
Le poisson: Principe de
vie et d'abondance de l'élément eau, les poissons furent
l'emblème des premiers chrétiens qui utilisèrent le mot
grec ichthus comme idéogramme, ces lettres devinrent les initiales de
Iesu Kristos Theon Oios Sôter (Jésus Christ fils de Dieu Sauveur)
que l'on peut remarquer dans les inscriptions funéraires. Le poisson
figure parfois l'eucharistie, la multitude des chrétiens et de
l'humanité, sur lesquels Jésus, puis les apôtres, certains
anciens pêcheurs, jettent leurs filets. Je ferai de vous des
pêcheurs d'homme dit Jésus. Les poissons apparaissent aussi comme
des aliments associés dans le miracle des pains (Luc 9.16) et c'est une
nourriture que le Christ ressuscité à mangé (Luc
24.42).
Le vin: Dans la tradition biblique le vin est d'abord un
signe de joie. Dans le nouveau testament le vin apparaît dans le premier
miracle de Jésus. L'eau changée en vin lors des noces de Cana
(Jean 2) et dans le dernier repas du Christ, la cène où
Jésus affirme: "Ceci est mon sang, le sang de l'alliance nouvelle" (Marc
14-24). Le vin symbolise ici le sang et l'immortalité. Il est
associé au pain dans la communion où il fait entrer le
chrétien dans la dimension christique. Le Christ lui même affirme:
"Je suis le vrai cep" et la vigne est comparable au royaume de Dieu. Dieu est
le vigneron qui demande à son fils de visiter sa vendange (Marc
12.6).
Les fêtes
chrétiennes. Avent: Période de préparation à Noël. Noël: La célébration de la naissance de Jésus. Carême*: Période de 40 jours de préparation à Pâques rappelant les 40 jours passés par Jésus à jeuner dans le désert. Vendredi Saint*: Jour marquant la mort de Jésus sur la croix. Pâques*: Jour marquant la résurrection de Jésus. Ascension*: Célébration de la montée de Jésus au ciel 40 jours après Pâques. Pentecôte*: Célèbre l'envoi par Dieu de son esprit sur les apôtres. Cela marque la naissance de l'église. (* les dates changent chaque année) |
Les églises
L'église catholique romaine
Le pape, actuellement François, également évêque de Rome, est le chef de l'église catholique romaine. Il est à la tête d'une hiérarchie d'évêques et de prêtres. C'est à un collège de cardinaux qu'appartient la responsabilité de l'élection du nouveau pape. Ses déclarations sont considérées comme infaillibles et elles s'imposent à tous les catholiques. En photo le pape Jean-Paul II. |
Transcription du mot ckklésia (assemblée),
généralement employé par les traducteurs grecs de l'ancien
testament pour rendre l'hébreu qahal signifiant convocation, celle du
peuple appelé à se rassembler sur l'ordre de Dieu et des chefs
choisis par lui.
Dans le nouveau testament, l'Eglise, nouvel Israël,
nouveau peuple de Dieu, est avant tout l'ensemble des chrétiens,
appelés à la foi dans le Christ et qui répondent à
cette convocation divine. Le même mot désigne aussi
l'assemblée constituée de chacune des communautés
chrétiennes, réparties à travers le monde, mais
intégrées à ce tout indivisible. L'ensemble de ces
églises forme l'Eglise souvent appelée par Paul, Eglise de Dieu.
En un sens plus restreint on dira encore l'Eglise pour désigner les
autorités qui au nom du Christ représentent et régissent
l'Eglise.
L'Eglise est ainsi constituée de tous ceux qui ont
répondu à l'invitation du christ de poursuivre son uvre sur
terre. On l'appelle le corps du Christ car elle réalise sa
présence vivante dans le monde. Elle suit son exemple en enseignant, en
prêchant et en aidant les autres. Elle est soutenue dans son action par
la prière et par les sacrements qui sont au nombre de sept. Deux
sacrements, le baptême et l'eucharistie viennent du Christ lui
même.
- Le baptême est l'acte par lequel un individu est
accepté dans l'église. Il reçoit la grâce ou le
pouvoir d'accomplir l'uvre du Christ et, au delà de la mort,
d'entrer dans une nouvelle vie qui transcende la mort.
-
L'Eucharistie, dite aussi communion ou sainte cène est l'acte par
lequel les croyants reçoivent le pain et le vin de la Cène, donc
la promesse de Jésus d'être avec eux pour
l'éternité.
Les cinq autres sacrements sont:
- La
confirmation où les croyants réaffirment le vu,
déjà prononcé au baptême, de rester dans
l'église et de suivre ses enseignements. L'évêque
étend alors les mains sur eux comme les apôtres le firent sur les
premiers chrétiens en signe explicite des dons du Saint Esprit, Actes
(8.14-17).
- Le mariage où l'homme et la femme demandent la
bénédiction de l'Eglise sur la promesse qu'ils font mutuellement
de s'engager à une relation à vie de se soutenir l'un l'autre et
de s'apporter aide et consolation dans les moments difficiles.
- La
pénitence ou confession est l'acte par lequel les chrétiens
reconnaissent leurs pêchés et promettent de s'amender. Cette
confession peut être individuelle ou publique pendant un office devant un
prêtre, celui-ci ayant reçu du Christ le pouvoir de donner le
pardon de Dieu, Jean (20.23).
Le geste spécifique de l'ordination est l'imposition des mains. |
- L'ordination est la cérémonie par laquelle
l'Eglise consacre la vocation de certains à devenir diacres, donc
à servir l'Eglise, à assister les pauvres, les malades, les
âmes en peine et prêcher l'evangile) ou prêtres et donc
à célébrer l'eucharistie, absoudre et enseigner.
-
Le sacrement des malades appelé autrefois extrême onction
est un rite en usage pour secourir les malades et les mourants. Il consiste en
prières et onction avec de l'huile sur les paumes des mains afin de
préparer à la mort quelque soit l'issue de la maladie.
Sacrements | Gestes | Paroles |
Le baptême | Verser de l'eau sur le front ou plonger dans l'eau | "Je te baptise au nom du Père et du fils et du Saint Esprit." |
La confirmation | Onction sur le front avec de l'huile (Saint chrême) | "Sois marqué de l'Esprit Saint, le Don de Dieu." |
L'eucharistie | Pain et vin partagés | "Ceci est mon corps livré pour vous. Ceci est mon sang versé pour vous et pour la multitude." |
La réconciliation | Geste de la main du prêtre | "Et moi au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, je vous pardonne tous vos péchés." |
L'ordination | Imposition des mains | "Nous t'en prions, Père: donne à... d'entrer dans l'ordre des prêtres, Répands en lui l'Esprit de Sainteté." |
Le mariage | Echange des consentements | "Je te reçois comme épouse et je me donne à toi." "Je te reçois comme époux et je me donne à toi." |
Le sacrement des malades | Onction d'huile sur les mains | "Par cette onction sainte, que le Seigneur vous réconforte par la grâce de l'Esprit Saint." |
L' église orthodoxe
Le patriarche oecuménique de Constantinople (Istambul) Bartholoméos 1er. Contrairement à l'église catholique romaine, l'église orthodoxe a une structure très horizontale avec quatre patriarcats anciens (Constantinople/Istanbul, Antioche/Damas, Jérusalem, Alexandrie), d'autres qui se sont créés au cours de l'histoire (Géorgie, Bulgarie, Roumanie, Serbie, Russie, Grèce...) et un certain nombre d'églises élisant un primat. Toutes ces églises sont autonomes. |
L'église orthodoxe ou orthodoxie (foi droite) issue du schisme de 1054 se compose de plusieurs entités ayant chacune une organisation indépendante. L'autorité de ces églises est le fait d'un conseil cuménique qui interprète la tradition et régit la discipline. Chaque église nationale à son pratriarche, celui de Constantinople est le "premier parmi les égaux". Elle rejette l'autorité du pape et en particulier le concept d'infaillibilité en matière de foi. La conception orthodoxe en matière d'infaillibilité sur la foi s'appuie sur des conciles locaux. Seule une instance collégiale peut définir la foi de l'église, un homme seul ne pouvant pas posséder la vérité. Un autre point de doctrine l'oppose à l'église de Rome, le filioque. Pour l'église romaine, l'Esprit Saint procède à la fois du Père et du fils alors que pour l'Eglise orthodoxe, l'Esprit Saint procède du Père par le fils tel que cela à été défini dans le credo de Nicée en 325. L'immaculée conception n'étant pas jugée nécessaire à la foi, elle est donc rejetée.
Liturgie orthodoxe. |
La doctrine orthodoxe prône que l'évangile est source de
toute la connaissance de Dieu. L'homme déchu, exclus du jardin d'Eden,
doit reconquérir librement et par l'intermédiaire du Christ,
l'amour divin. La sanctification doit être personnelle. Par la foi, le
repentir et la vie sacramentelle, l'homme peut ressentir la présence de
l'Esprit de Dieu. La personne ayant ressenti cela vit en communion avec le
Christ. Le salut ne peut donc être qu'individuel. L'Eglise veille, par
ses sacrements à ce que l'homme ne soit pas perdu, l'Eglise
n'étant pas seulement la hiérarchie mais l'ensemble des
baptisés. L'Eglise reçoit l'Esprit Saint dont elle est
responsable collectivement.
L'Eglise orthodoxe reconnaît les
sacrements de l'Eglise catholique à quelques variantes près.
Ainsi les jeunes enfants peuvent recevoir l'eucharistie et la confirmation et
le baptême se fait par triple immersion. Le monachisme est
considéré comme un sacerdoce prophétique, les moines
exprimant l'action du Saint Esprit à travers leur mode de vie. Leur vie
est essentiellement contemplative. Un homme marié peut être
ordonné diacre puis prêtre mais une fois ordonné, il ne
peut plus se marier ou se remarier. Les évêques sont toujours
célibataires et sont élus parmi les prêtres
célibataires ou les moines.
La réalisation des icônes fait l'objet de soins très particuliers de la part de l'artiste qui les réalise. Certaines ont la réputation d'avoir été créées par miracle, on les appelle ikonos akheiropoiêtos ou icône non faite de main d'homme. |
Les icônes jouent un très grand rôle dans la
liturgie. La liturgie insistant sur l'intercession des saints, leur
représentation sous forme d'icônes a un caractère
très particulier. En effet, elle ne sont pas de simples
représentations de saints ou du Christ mais constituent des preuves
visibles de l'incarnation de Dieu à travers le Christ. Ces icônes
qui décorent les églises sont l'objet d'une
vénération particulière de la part des fidèles et
tiennent un rôle important dans toutes les cérémonies.
Elles représentent l'humanité céleste à venir. Leur
réalisation est extrêmement soignée et l'accent est mis sur
l'expression du visage afin que l'icône soit éclairée de
l'intérieur. La lumière de Dieu est transmise aux hommes à
travers la lumière de l'icône.
Les offices sont célébrés le dimanche et les jours des
grandes fêtes sont en général calculées d'après
le calendrier Julien. En effet si toutes les églises utilisent ce calendrier
pour le cycle Pascal certaines ont commencé à utiliser le calendrier
grégorien pour toutes les autres fêtes.
L'église orthodoxe russe de Nice. |
Un certain nombre de sectes se sont développées en milieu orthodoxe, surtout à partir du XVIIIème siècle. Les Stoptsy ou Skoptsy, qui pratiquaient la castration volontaire jugeant toutes les formes de sexe comme un péché, ont quasiment disparu. Les Molokans, qui doivent leur nom au fait qu'ils boivent du lait les jours de jeûne, refusent toutes les représentations divines (images, croix...). Ils pensent que c'est la réunion des fidèles et non le lieu qui est sacrée, aussi ils n’ont pas d’église ou de temple. On les trouve aujourd'hui dans les campagnes de l’Est de la Turquie, mais aussi en Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan.
Les églises protestantes
Contrairement aux catholiques qui justifient leur doctrine par la phrase
de Jésus à Pierre: "Tu es Pierre et sur cette pierre, je
bâtirai mon Eglise", les protestants estiment que l'Eglise, dans ce
qu'elle a de visible et d'institutionnel est seconde, l'important étant
la parole de Dieu qui convoque et rassemble les croyants. L'Eglise
réelle est invisible et ne possède aucun pouvoir temporel.
L'Eglise protestante se considère comme une réalité
humaine, toujours appelée à se transformer, à se
réformer. C'est dans le partage des idées et des
vérités partielles porteuses par chaque individu
nécessairement limité que se crée la communauté de
croyants et donc l'Eglise.
Pour les protestants, il n'existe pas
d'autorité suprême , de magistère. Personne ne
possède la vérité, Seul Dieu peut éclairer la
lecture qui est brouillée par les fidèles du fait de leur
environnement, de leurs croyances, de leur idéologie. Aussi les conflits
d'interprétation sont ils en permanence ouvert. Chaque croyant se doit
d'interpréter la Bible qui jouit d'une priorité absolue par
rapport à tous les autres textes comme ceux de Luther ou de Calvin. Elle
a la primauté historique et spirituelle.
L'intérieur d'un temple, ici celui de Saint Jean du Gard, est particulièrement dépouillé afin de favoriser le recueillement. |
Pour un protestant, il ne peut pas y avoir d'intermédiaire ente
lui et Dieu. Chaque individu doit personnellement rendre compte de ce qu'il
croit, et de la façon dont il croit sans avoir recours à des
formules ou des réponses prédéfinies. Contrairement au
Dieu présenté comme un juge devant peser les bonnes et les
mauvaises actions, Dieu est représenté comme infiniment bon,
offrant le pardon gratuitement. Le croyant n'a donc rien à prouver et
l'affaire de son salut est réglée. Il se doit alors de manifester
dans sa vie de tous les jours, le fait d'être libéré, libre
pour lui et les autres. Il ne doit plus être angoissé quant
à son salut mais reconnaissant. Il est débarrassé de son
souci comptable et devient donc plus disponible pour les autres. La vocation ne
se limite plus au seul clergé et chaque être humain a une mission
qu'il accomplit aussi bien au couvent que devant un four de boulanger. Sa seule
obligation est "aime ton prochain comme toi même", ce qui bien
évidemment n'est jamais acquis d'où la nécessité de
répéter sans cesse le message.
Le fait que le contrôle
du pardon ne dépende que de Dieu et non de l'Eglise affaiblit le
rôle du clergé. Luther le premier a aboli la distinction entre le
clergé et les laïcs. Tous les croyants sont fondamentalement
égaux par leur baptême, ce qui les rend responsables à part
égale de la mission de l'Eglise. Ce sacerdoce universel fait que tous
les chrétiens baptisés sont prêtres. Evidemment, pour
assurer le fonctionnement de l'Eglise, les réformateurs ont
créés, non pas une hiérarchie puisque celle ci ne doit pas
exister, mais des ministères (du latin ministerium "service") dont celui
de pasteur (responsable de son troupeau) qui est accessible aux hommes et aux
femmes.
Le culte qui désigne la réunion publique d'une
communauté est un temps particulier mais non un temps sacré car
il existe une infinité de façon de rendre un culte à Dieu,
en priant, en chantant, que l'on soit n'importe où. C'est un acte, tout
à fait libre, de reconnaissance qui doit être
réalisé dans la joie. Le culte communautaire, rassemblement
d'égaux, comporte deux parties distinctes: La liturgie, temps de
mémoire de prières et de chants, et l'écoute de
l'écriture et de son actualisation. Les pasteurs assurent le culte mais
des laïcs ayant reçu une formation analogue, notamment en ce qui
concerne les commentaires et l'actualisation des écritures, peuvent
assurer ce ministère de la parole.
Selon les témoignages
bibliques, Jésus invite ses disciples à renouveler deux gestes,
le baptême et la cène. Le baptême est une entrée dans
la communauté mais c'est un pacte conclu avec Dieu qui l'assure de la
résurrection de Jésus sans contre partie. La communauté
présente ce jour là n'étant que le témoin de
l'acte. La cène n'est ni un repas banal, ni un geste magique. Elle
représente une célébration, un souvenir de l'acte
fondateur du Christianisme.
Pour résumer la foi protestante peut
s'exprimer en trois points essentiels:
- Dieu seul, sans
intermédiaire entre lui et le croyant.
- La Bible seule, sans
interprétation officielle, comme seule source de doctrine.
- La
grâce seule, offerte par Dieu sans que l'être humain cherche
à la mériter par de bonnes uvres.
Du fait qu'elle soit
amenée à se réformer en permanence, aucune institution ne
détenant la vérité, est apparu un pluralisme religieux
dont les principales émanations sont les suivantes:
Henri VIII rompit avec Rome qui refusait son divorce en 1531. En 1563, l'église anglicane adopte un dogme en trente-neuf articles d'inspiration calviniste bien que la lithurgie soit proche du rite romain. |
L'église anglicane: On devrait plutôt dire des églises anglicanes, car il s'agit d'un ensemble d'églises réparties dans le monde dont l'archevêque de Canterbury est le "premier parmi les égaux" des différents chefs. Cette église a été créée du fait de la rupture avec Rome lors d'une affaire de divorce concernant le roi Henry VIII en 1531. En 1563, sous Elisabeth Ière, l'église anglicane adopte un dogme de 39 articles d'inspiration calviniste après que Thomas Cranmer ait créé une première liturgie en 1553. La liturgie et la hiérarchie sont toutefois assez voisines du catholicisme romain.
Martin Luther (1483-1546) présenta sa doctrine en 1530 dans la confession d'Augsbourg. |
Les églises luthériennes: Ces églises issues des enseignements du réformateur allemand Martin Luther est très présente en Allemagne et en Scandinavie d'où elle a essaimé dans le monde entier. Elles sont dirigées par un synode présidé par un surintendant général. La liturgie est voisine de celle du catholicisme romain bien que la place centrale soit occupée par la prédication. Certaines églises ont conservés leurs évêques.
Les églises presbytériennes: Elles sont fidèles aux enseignements de Jean Calvin tel qu'ils ont été définis à Genève au temps de la réforme. Comme pour les luthériens, on y insiste sur la primauté de l'autorité de la Bible. Elles sont dirigées par des synodes ou conseils presbytéraux issus d'une même région. Le culte est très simple fait de lecture, de prédications, de prières improvisées et de chants de psaumes.
Le congrégationalisme: Dans ce cas, l'accent est mis sur l'indépendance de chaque église locale. Cette indépendance est largement due aux mouvements séparatistes à l'intérieur du puritanisme anglais. Comme dans les églises libres, il est souligné que l'appartenance à l'église est le fait exclusif des croyants et non de la société.
Fondé à Sainte-Marie-aux-Mines en 1693 par Jacob Amann,le mouvement Amish s'appuie sur une règle, l'Ordnung, qui règle tous les détails de la vie pratique, de la naissance à la mort. L'accent est mis sur la simplicité de la foi. |
Les églises baptistes: Ces églises récusent le baptême des enfants, celui ci étant alors le signe de la confession de foi de l'adulte. Elles sont présentes un peu partout dans le monde, sont indépendantes et comme toutes les églises réformées, elles insistent sur l'importance des écritures.
Les églises méthodistes: A l'origine de ces églises, existe le mouvement du renouveau évangélique du XVIIIème siècle et de l'activité de John Wesley, un anglican. Elles sont réparties en circonscriptions ou districts et sont dirigées par une conférence des ministres et des représentants des membres de l'église. Le culte est très sacramentel mais comporte des aspects non formels.
Les églises pentecôtistes: Comme leur nom l'indique, dans ces églises, l'accent est mis sur le rôle du Saint Esprit. Dans les assemblées on prophétise fréquemment. Ces églises sont surtout implantées en Amérique du sud.
William Booth (1829-1912) fondateur de l'armée du salut dont le slogan est "Soupe, Savon, Salut". |
L'armée du salut: Elle a été créée au XIXème siècle pour porter l'évangile aux plus pauvres et pour faire de l'action sociale surtout en ville. Dirigée par un général élu par un conseil composé par les chefs de tous les territoires, son quartier général est situé à Londres. Ses membres rejettent les sacrements.
Les Quakers: Portant également le nom de Société des amis, ses membres se réunissent pour une méditation pendant laquelle ils attendent l'inspiration de l'Esprit. Une très grande importance est donnée à l'action sociale. Ils rejettent les sacrements.
Résumé des grands courants des religions chétiennes. |
Historique
Le Christianisme a subit au cours des siècles de nombreux soubresauts dont voici les principaux.
Les débuts
Ces débuts sont surtout marqués par les persécutions qui apparurent tout d'abord en Judée avec la constitution des premières communautés chrétiennes. IL existait à cette époque différents courants politiques dans ce pays, chaque courant intervenant pour ou plus souvent contre les chrétiens. Ainsi le roi Hérode Agrippa, ami des romains qui exerçaient leur tutelle sur le pays, ordonna de nombreuses arrestations. Dans les actes des apôtres sont rapportés les arrestations de Pierre et de Jean, l'exécution de Jacques, frère de Jean ainsi que la lapidation d'Etienne. Ces persécutions provoquèrent l'éparpillement des chrétiens à travers tout l'empire romain.
Fresque ornant les catacombes de Rome représentant l'orante (du latin orare, prier). A noter la position debout les paumes des mains tournées vers le ciel pour la prière, la position agenouillée viendra plus tard. |
Cette nouvelle religion ne s'intégra pas à la religion romaine qui était assez syncrétiste à condition de ne pas troubler l'ordre public et de ne pas remettre en cause la divination impériale. Les chrétiens se réunissaient entre eux, notamment dans les catacombes de Rome pour prier. De nombreuses rumeurs circulaient sur leur compte. Les persécutions se succédèrent, Néron incendia Rome en 64 et fit accuser les chrétiens, Pierre et Paul furent martyrisés. Les empereurs qui suivirent dont Vespasien, Trajan, Marc Aurèle, Commode et Septime Sévère suivirent la même politique. Valérien en 258 fit exécuter le pape Sixte II ainsi qu'une grande partie de son entourage après que Dèce ait fait exécuter le pape Fabien. Malgré ces persécutions, les chrétiens furent de plus en plus nombreux dans l'empire et l'empereur Constantin finit par se convertir en 313.
Le schisme entre l'orient et l'occident
L'empereur Constantin déplaça le centre de l'empire romain suite aux invasions barbares qui menaçaient Rome. |
L'évolution de l'empire romain, avec la conversion de l'empereur Constantin et le déplacement du centre de l'empire vers Byzance, qui va devenir Constantinople, créa deux pôles dans la chrétienté. Constantinople était le centre politique de l'empire alors que Rome, toujours ville d'empire, devenait petit à petit le centre de la spiritualité. De fait deux types de spiritualité étaient nées, celle de Constantinople ou les deux aspects, temporel et spirituel, étaient confondues du fait de la présence de l'empereur alors qu'à Rome les deux pouvoirs allaient petit à petit se détacher.
Une représentation probable de Michel Cérulaire entouré des clergés grec et romain. |
Les conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381) qui réunissaient ces deux sensibilités avaient énoncé une profession de foi où il était dit très clairement "Je crois en l'Esprit Saint qui procède du Père". Mais du côté occidental, on ajouta à ce credo "et du fils" en s'appuyant sur les écrits théologiques de saint Augustin. Cet ajout impliquait que l'autorité spirituelle était également subordonnée à celle instaurée par le fils, ce qui instaurait, à travers la mission donnée à Pierre, la primauté pontificale. L'église d'orient habituée à un exercice collégial de l'autorité ecclésiastique prit cela comme une trahison vis à vis des décisions des conciles cuméniques. En 1054, le patriarche de Constantinople, Michel Cérullaire porta de graves accusations contre le pape Léon IX, aussi celui-ci l'excommunia. Le patriarche réunit alors un concile qui excommunia alors tous les occidentaux globalement.
Le grand schisme
Le palais des papes en Avignon. |
Suite à la destruction de l'ordre du Temple par Philippe le Bel, le pape Boniface VIII entra en conflit avec lui et résista à ses pressions jusqu'à sa mort. Son successeur Clément V ayant peur de déplaire au roi de France, vint s'installer en Avignon et reconnu la condamnation de l'ordre du Temple. Le pape Grégoire XI revint à Rome en 1377. L'élection de son successeur ayant été controversée, on élit alors un second pape qui vint à nouveau s'installer en Avignon. Pour sortir de l'impasse on décida de faire appel à un concile du peuple pour élire un troisième pape. Cette période allant de 1378 à 1417 marquée par la présence simultanée de trois papes est appelée le Grand Schisme. Un nouveau concile se réunit alors avec les cardinaux, les évêques, les princes, des laïcs et des prêtres qui déposèrent les trois papes et élirent Martin V. L'autorité de l'église sur les états se trouva alors réduite à sa plus simple expression, la nomination de toute la hiérarchie ecclésiastique étant du seul ressort des souverains.
La réforme
La réforme prit ses sources dans les grands
événements du XIVème et du
XVème siècle. La grande peste de 1348, la guerre de
cent ans et ses famines furent autant de calamités perçues comme
des fléaux de Dieu. Les croyances populaires s'en trouvèrent
très marquées. A cette même époque le pape,
où les papes au moment du grand schisme vivaient dans un luxe
très voyant. Dans le même temps, les simples prêtres
manquaient cruellement de formation. Enfin la question des indulgences, qui
dans les faits se traduisaient par des règlements en argent à
l'église, était souvent jugée choquante.
Martin
Luther, moine du couvent de Wittenberg en Saxe, affirma alors que seule la
foi pouvait sauver l'homme. Cette prise de position en 1517 lui valu
l'excommunication par le pape Léon X en 1521. Mais ses idées se
propagèrent dans les états allemands et furent adoptées
par les princes qui protestèrent en 1520 contre un compromis
signé par Charles Quint. Cette protestation donna son nom au mouvement,
le Protestantisme. Luther précisa sa doctrine dans la confession
d'Augsbourg en 1530. Il y affirmait en particulier que tous les
chrétiens étaient prêtres. il ne conserva que trois
sacrements.
Ulrich Zwingli (1484-1531), adepte de Luther essaya d'étendre sa réforme en Suisse et mourut les armes à la main. |
Ulrich Zwingli un prêtre suisse se rallia à la
doctrine de Luther et fit de Zurich un pôle de la réforme. Toutes
les règles religieuses non inscrites dans les écritures furent
abrogées et il ne garda que les sacrements du baptême et de la
cène. Ce dernier sacrement n'étant plus en fait qu'un symbole, la
présence réelle dans l'eucharistie étant niée. Il
rompit avec l'église catholique en 1523.
Jean Calvin fit
évoluer les idées de Luther. Le fait de recevoir la parole de
Dieu et de suivre ses commandements prouvait que l'on était un
élu. Le salut par la foi postulait donc la prédestination. Il
s'installa à Genève en 1541 et en fit "La Rome du
protestantisme".
Jean Calvin (1509-1564) s'installa à Génève en 1541 et en fit "la Rome du protestantisme". |
La réforme se répandit durant cette période dans
toute l'Europe et certains états en firent leur religion d'état
comme la Suède ou le Danemark). Des courants plus radicaux apparurent
avec en particulier les baptistes qui refusaient le baptême des enfants,
d'où le nom d'anabaptistes qui leur était également
attribué. Menno Simons (1496-1561), appartenant à ce
mouvement, fonda le mouvement mennonite.
En France les guerres de religions
marquèrent toute la seconde moitié du XVIème
siècle avec une succession de conflits armés et de période
d'essais de pacification. C'est Henri IV qui officiellement rétablit la
paix civile en 1594 avec l'Edit de Nantes qui en fait ne satisfaisait aucun des
deux camps. Les dragonnades sous Louis XIV obligeant les protestants à
loger la troupe provoquèrent de nombreuses conversions ou exils.
L'édit de Nantes fut aboli en 1685 et c'est Louis XVI qui accorda
l'état civil aux protestants.
L'édit de Nantes était un acte législatif émanent du roi qui était destiné à rétablir la paix civile par lamnistie et par laffirmation de la coexistence confessionnelle pacifique. Il est assez mal construit et comporte de nombreux passages contradictoires. Il fut mal accepté par toutes les parties. |
Pour faire face à ces courants, l'église catholique organisa le concile de Trente (1545-1563) au cours duquel furent examinés et réafirmés tous les points formant la doctrine. Le fonctionnement de l'église fut totalement réorganisé.
Architecture
L'église sainte Sabine de Rome date du Vème siècle. Au niveau architectural, il s'agit d'un bâtiment rectangulaire reprenant les plans de la basilique civile romaine. |
Primitivement, les églises étaient de petites salles ayant un autel oriental. Pour parer aux attaques, on construisit à proximité des tours de guet et de défense. Aujourd'hui la tour carrée et la flèche circulaire font partie du bâtiment. Il s'agit souvent du clocher, les cloches appelant les fidèles aux offices et annonçant des événements tels que mariages ou funérailles. Les styles sont très différents, roman, gothique, contemporain
La basilique romane de Vézelay. |
Le style roman. Il comprend les ouvrages artistiques produits en Europe aux XIème et XIIème siècles. La pesanteur est la caractéristique majeure de cette architecture, murs puissants, piliers en faisceaux, niches et voûtes épaisses, arcs en plein cintre, etc C'est un art fonctionnel conçu pour être utilisé plus que regardé. On assiste à une multiplication des cryptes où sont conservés les reliques alors en grande vogue. Les charpentes en bois sont remplacées par des voûtes en pierre, plus résistantes et qui limitent, en outre, les risques d'incendie. Les grandes basiliques de pèlerinage comportent un transept et des collatéraux auxquels on a ajouté des déambulatoires (exemple à Vézelay) à chapelles rayonnantes.
La cathédrale de Chartres. |
Le style gothique. Au XIIème siècle, les
architectes commencent à utiliser la croisée d'ogives dans la
construction des églises. Celle-ci permet de mieux répartir le
poids et de libérer les piliers qui s'allongent et s'affinent. A
l'extérieur, les nombreux contreforts et les arcs-boutants consolident
l'ensemble. Ils donnent aux cathédrales gothiques cet air de vaisseau
aux mille rames, à jamais amarré à terre. A
l'intérieur, la grande nef se déploie depuis le portail jusqu'au
chur. Les églises romanes étaient très obscures,
mais ici, de vastes verrières percent les murs allégés du
poids de la voûte.
Il fallait des décennies, voire des
siècles pour achever des uvres aussi grandioses. C'est pourquoi
certaines cathédrales offrent des parties de style ancien (gothique
rayonnant) et d'autres de style plus récent (gothique flamboyant). Les
portails des façades s'ornent d'une multitude de statues. Au trumeau
central (qui surplombe les portes) est réservé le groupe
principal (Beau Dieu d'Amiens ou Vierge à l'enfant de Notre Dame de
Paris). Sur les côtés, dans les embrasements, s'alignent les
longues statues-colonnes, caractéristiques de l'art gothique. Les
grandes verrières magnifient l'art ancien du vitrail. Les verres,
colorés avant la cuisson, sont découpés selon un dessin
préalable, puis sertis dans des cadres en plomb. Le peintre dessine les
détails des visages et des vêtements à l'aide d'une
peinture vitrifiable, noire, brune ou bistre avant la pose définitive.
Les coloris de base, rouge vermillon et le célèbre bleu de
Chartres sont éclatants. Chartres, Reims, Strasbourg s'ennorgueillisent
de vitraux et de rosaces magnifiques.
Plan de la cathédrale de Chartres. |
Conception architecturale des églises. Les grandes
églises sont généralement construites sur un plan en croix
qui symbolise un homme dont le corps est étendu sur le sol, tête
au chur et pied au portail, les bras formant le T du
transept.
L'abside où se trouve l'autel du Saint Sacrement est en
principe à l'est. Autrefois un jubé séparait le
chur où prenait place le clergé et les chantres, du public
qui ne voyait donc pas ce qui se passait, à l'exception du sermon
prononcé d'une chaire à prêcher, dans la nef. Le
jubé a le plus souvent été détruit ou
déplacé à la tribune, pour rendre l'église ouverte
à l'ensemble de la communauté, qui est toute entière le
corps du Christ.
Le chur: C'est la partie la plus sacrée
de la nef d'une église situé devant le maître-autel
où se placent les prêtres et les chanteurs pendant l'office
religieux. Cette partie est parfois séparée de la nef par une
grille, un rétable ou un jubé.
La nef: C'est la partie
comprise entre le portail ou le narthex d'une église et le chur.
Dans le nef se tiennent les fidèles, le regard dirigé vers
l'autel. Les colonnes et les chapiteaux de la nef sont souvent historiés
et représentent des scènes bibliques narratives, symboliques et
décoratives. La nef est souvent comparée à un navire tant
par sa signification symbolique que par sa forme rappelant les coques de
bateaux.
Les sons
Chant orthodoxe grec
Chant grégorien
Glossaire
Absolution: Pardon accordé à celui qui confesse ses
fautes avec sincérité. Dans la religion catholique, le sacerdoce
du prêtre l'autorise à absoudre au nom de Dieu, les fautes que lui
révèlent les fidèles. Pendant certaines
cérémonies et en quelques occasions
décrétées par les autorités
écclésiastiques, l'absolution peut être donnée
collectivement à un groupe de fidèles.
Actes des
apôtres: Cinquième livre du nouveau testament, écrit en
grec, relatant les débuts du Christianisme, la formation de la
première communauté chrétienne de Jérusalem et les
premières missions évangéliques, notamment celles des
apôtres Pierre, Jacques et Paul.
Adventisme:
Communauté protestante américaine fondée dans la
première moitié du XIXème siècle par
William Miller, dont la principale caractéristique est d'attendre la
seconde apparition du Christ sur terre. La communauté des Adventistes su
septième jour pratique les rites des premiers chrétiens,
notamment le baptême par immersion.
Une représentation de l'arche d'alliance. |
Alliance: L'un des principes fondamentaux du Judaïsme.
Alliance conclue entre le Dieu unique et les hommes qu'il a créés
et auxquels il a donné ses 10 commandements (Décalogue). Cette
Alliance divine fut d'abord conclue avec Noé, à la suite du
déluge puis avec Abraham (Genèse 17.1-8), Jacob (Genèse
32.39) avant d'être reconduite avec Moïse (Exode 19.24) à qui
Dieu donna les tables de la loi (La Torah) sur le mont Sinaï. Le premier
signe de l'Alliance fut l'arc en ciel visible après le déluge,
puis l'Arche de l'Alliance qui disparut après la chute de
Jérusalem. Selon l'apôtre Paul, la mort du Christ amène une
nouvelle Alliance (Galates 3.15-17) entre Dieu et les
hommes.
Anglicanisme: Religion d'état de l'Angleterre,
établie au XVIème siècle lors de la
séparation d'avec Rome sous Henri VIII puis sous Elizabeth
Ière. L'anglicanisme est constitué du
méthodisme, de la low church et de la high church. Les anglicans
refusent l'autorité du pape et le monachisme. L'anglicanisme, compromis
entre le protestantisme et le catholicisme, admet le mariage des prêtres
et l'ordination des femmes. Aux Etats Unis, l'anglicanisme est pratiqué
sous le nom d'église épiscopalienne.
Annonciation:
Fêtée le 25 mars, l'Annonciation commémore la visite que
fit l'ange Gabriel à la vierge Marie pour lui annoncer la naissance de
Jésus. C'est l'un des moments fondateurs du Christianisme que rappelait
chaque jour la prière de l'angélus.
Apocalypse:
Texte prophétique écrit par Jean dans l'île de Patmos.
L'Apocalypse ou Révélation, décrit la fin du monde, le
jugement dernier et la parousie, c'est à dire le retour du Christ
victorieux. De nombreuses scènes de l'Apocalypse ont été
reproduites sur les tympans, narthex et chapiteaux des églises romanes
et gothiques ainsi que dans les enluminures médiévales et les
tapisseries (Angers).
Apôtres: Appelés par le Christ
au début de sa mission terrestre, les 12 disciples ne devinrent
apôtres qu'après avoir reçu le Saint Esprit sous la forme
de langue de feu le jour de la Pentecôte. Artisans ou simples
pêcheurs, les apôtres furent enseignés par le Maître
avant d'utiliser leur connaissance pour annoncer au monde la bonne nouvelle et
guérir ceux qu'il rencontraient tout au long de leur route. Les 12
apôtres ont été choisis deux par deux par le Christ suivant
l'ordre chronologique donné par les évangiles de Matthieu, Marc
et Luc: Pierre et André, Jacques le majeur et Jean
l'évangéliste, Philippe et Barthélémy, Matthieu et
Thomas, Jacques le mineur et Jude dit aussi Thaddée, Simon et Judas. A
cette liste s'ajoute Matthias, tiré au sort pour remplacer Judes,
l'apôtre Paul (Saul de tarse) et Barnabé.
Arianisme:
Doctrine hérétique d'Arius (280-336), prêtre d'Alexandrie,
répandue par ses disciples. Cette pensée niait la divinité
du verbe et du Christ et remettait en cause la sainte Trinité.
L'arianisme fut condamné par le concile de Nicée en 325 et celui
de Constantinople en 381 mais subsista cependant en France jusqu'au
Vième siècle, où saint Césaire d'Arles
l'éradiqua.
Couverture du Petit Journal sur l'armée du salut au XIXème siècle. |
Armée du Salut: Fondée en 1865 par le pasteur
méthodiste anglais William Booth (Nottingham 1829, Londres 1912). Cette
congrégation chrétienne a une organisation proche des structures
militaires: hiérarchie, discipline, port d'un uniforme
Ses membres
arborent une bannière sur laquelle s'inscrivent les mots Sang et Feu
rappelant symboliquement le sacrifice du Christ. Penchés plus
particulièrement sur les problèmes sociaux, ils mènent un
combat humanitaire mettant en uvre la foi et la charité
exigées par le Christ.
Ascension: Moment essentiel pour la
foi chrétienne, toujours fêtée un jeudi et 40 jours
après Pâque. Elle commémore le départ vers le ciel
du Christ en présence des apôtres et de ses disciples (Marc 16,
Luc 24, Actes 1).
Assomption: Enlèvement miraculeux, corps
et âme, de la Vierge Marie, montée au ciel où elle
trône à la droite du Christ. La fête commémorant
cette ascension est célébrée le 15 août et fait
partie du dogme catholique depuis 1950.
Une des nombreuses églises du mont Athos, Haghion Óros (la montagne sainte). Les monastères ont été construits au Xème siècle et abritent aujourd'hui environ 1 500 moines orthodoxes. |
Athos (Mont): Montagne sainte de Macédoine sur laquelle la
vierge Marie se serait rendue. C'est le centre le plus important de
l'église orthodoxe, interdit aux femmes et ne comprenant que des ordres
religieux observant le rite de Saint Basile. C'est un véritable
conservatoire de l'art byzantin tant an raison de la richesse de sa
décoration que de la beauté de ses fresques, de ses
mosaïques, de ses icônes et de ses manuscrits.
Augsbourg
(confession d'): C'est devant la diète (assemblée)
d'Augsbourg (Bavière) que fut exposée en 1530 la prefesion de foi
des luthériens. Le formulaire rédigé par Melanchthon et
Camerarius, fut présenté à l'empereur Charles Quint et
aussitôt rejeté par les théologiens catholiques. Cette
profession de foi fut dès lors appelée la confession
d'Aungsbourg. Ce furent là les premiers actes qui amenèrent le
Réforme et la naissance du protestantisme.
Augustin
(Saint): Appelé le docteur de la grâce, Aurélius
Augustius fut l'un des plus célèbres Pères de l'Eglise
Chrétienne. Né à Thagaste en 354 et mort à Hippone
en 430. Après avoir enseigné les lettres à Carthage, Saint
Augustin se convertit au Manichéisme puis s'installa à Milan
(386) où il rencontra Saint Ambroise avec qui il affina ses certitudes
religieuses et philosophiques jusqu'à sa convertion au Christianisme.
Revenu à Carthage, Augustin fonda des communautés
chrétiennes, devint prêtre, puis évêque d'Hippone en
395. Il est l'auteur de nombreux ouvrages: Les commentaires de Saint Jean, les
confessions, la doctrine chrétienne, la cité de
Dieu.
Aura: Mot latin signifiant souffle. Lumière ou
nuée lumineuse semblant envelopper certains êtres voués
à une activité spirituelle particulière.
Généralement de forme ovale, mais apparaissant de
différentes couleurs, l'aura est à rapprocher des mandorles qui
sont, pour l'art chrétien, l'illustration de ce phénomène.
C'est dans celles co que se trouvent représentés le Christ et les
saints personnages de nombreuses églises
romanes.
Auréole: Cercle lumineux entourant le tête,
ou placé au dessus de celle ci comme un disque ou une couronne. Comme
l'aura, il s'agit d'une marque de pureté et de spiritualité
réservée aux anges et aux saints. La tonsure des moines, est un
rappel de l'auréole et symbolise leurs aspirations
spirituelles.
Autel: Du latin altaria, qui signifie bûcher,
feu d'offrande. L'autel est pour les chrétiens la table du seigneur,
lieu du repas où la communauté réunie commémore le
sacrifice du Christ. Dans le culte protestant, il n'y a pas d'autel mais
simplement une table sainte, sauf chez les luthériens et les
anglicans.
Avent: Du latin adventus, venue (de Jésus).
L'avent est un temps de préparation liturgique qui précède
la fête de Noël de 4 semaines. L'avant était jadis un temps
de pénitence et d'espérance.
Baptême de Jésus par Jean baptiste de Piero della Francesca. |
Baptême: Principal sacrement chrétien
destiné à purifier et faire entrer un être dans la
communauté de l'eglise. Ineffaçable, le baptême accorde la
grâce et ne peut être annulé. Au baptême originel par
immersion, pratiqué par Jean baptiste lorsqu'il baptisa Jésus
dans les eaux du Jourdain, le catholicisme préféra le
baptême par affusion, c'est à dire l'eau versée sur la
tête du baptisé) et seules quelques communautés
protestantes administrent le baptême par aspersion. Les églises
chrétiennes dispensent le baptême aussi bien aux jeunes enfants
qu'aux adultes qui le demandent et qui ont préparé de
catéchumat. Le rituel de l'immersion appartient à un principe
universel d'initiation ou l'être meurt à un ancien comportement et
renaît à un nouveau.
Baptistes: Membres de diverses
communautés protestantes qui affirment le rôle primordial du
baptême et le pratiquent comme au temps de Jean baptiste. Ce mouvement
est très répandu dans les pays
anglo-saxons.
Bethléem: "Maison du pain" en hébreu,
cette ville est située à 7 kilomètres au sud de
Jérusalem. Elle est regardée comme le lieu d'origine de la
dynastie de David et la cité natale de Jésus. Les
évangélistes ne conservent comme étymologie que "La
fertile", selon l'interprétation qu'en fit le prophète
Michée, ce qui correspondait symboliquement à la naissance divine
du Christ.
Bible: Du grec biblia, livres. Elle est le noyau et le
fondement du Judaïsme. Elle raconte l'origine du monde et
l'évolution du peuple hébreu. Elle est considérée
comme sacrée, son texte étant inspiré et
révélé. Elle se compose de la Torah écrite, des
Neviîm et des Kétouvim, ensemble que les chrétiens nomme
Ancien Testament, et d'une partie spécifique aux chrétiens,
nommée Nouveau Testament.
Calvaire: Du latin calvaria,
lui même de l'araméen Gulgota, qui veut dire crâne. Colline
à l'extérieur de Jérusalem au sommet de laquelle on
crucifia le Christ.
Calvin Jean: Grand théologien de la
réforme né à Noyon en 1509 et mort à Genève
en 1564. Calvin étudia à Noyon, Paris, Orléans et Bourges
avant de se réfugier à Nérac pour se protéger des
représailles que lui valaient ses opinions protestantes et
réformatrices. Il dut quitter finalement la France pour s'exiler
à Bâle en Suisse où il publia en latin "Institution de la
religion chrétienne" en 1536 que l'on considère comme la somme
théologique du protestantisme français.
Calvinisme:
Doctrine chrétienne formulée par Calvin qui se différencie
des conceptions de Luther, notamment en ce qui concerne la
prédestination et la grâce. Cependant les deux s'accordent pour
n'admettent le salut que par la grâce seule, par le moyen de la foi, et
ne reconnaissent que deux sacrements, le baptême et la Cène. Le
culte n'est rendu qu'au Dieu trinitaire: Père fils et Saint Esprit, la
Vierge et les saints en étant exclus.
Le musée du désert consacré à la résistance des huguenots et situé à Mialet (Gard), est l'ancienne maison du chef camisard Rolland. |
Camisard: Après la révocation de l'édit de
Nantes en 1685, les protestants cévenols entrèrent "au
désert" pour pratiquer leur culte. La révolte des camisards
débuta en 1702 par l'assassinat de l'abbé du Caylar par des
conjurés ayant Abraham Mazel à leur tête et se termina en
1710 par la reddition de Jean Cavalier. Le terme camisard vient du fait qu'ils
portaient une chemise blanche la nuit en signe de
reconnaissance.
Cana (Noces de ): Ville de Galilée
où Jésus accomplit son premier miracle, en transformant de l'eau
en vin afin d'abreuver tous les invités d'une
noce.
Carême: Du latin quadragesima, qurantaine.
Jeûne de 40 jours, institué par l'église chrétienne
dès les premiers siècles couvant la période allant du
mercredi des cendres au dimanche de Pâques. Aujourd'hui ce jeûne
est surtout une période de prière et de
ferveur.
Cathédrale: Du latin cathedra. Le
XIIème siècle vit éclore la plupart de ces
édifices romans puis gothiques qui étaient aussi au moyen
âge des lieux d'asile. Siège de l'évêque, la
cathédrale, par son symbolisme, ses sculptures et ses vitraux,
était un speculum mundi, un véritable miroir du monde,
manifestant aussi bien les mystères de l'esprit que les connaissances
techniques de l'époque
médiévale.
Catholicisme: Du grec Katholikos,
universel. Religion chrétienne la plus répandue en France, le
catholicisme est dit romain car fidèle au souverain pontife
résident à Rome. Le dogme du catholicisme se trouve dans le
credo, qui exprime la foi en la sainte trinité et dans les
mystères du Christ, incarnation et résurrection. La doctrine est
fondée sur les paroles du Christ telles qu'on les trouve dans les
évangiles et sur celles de ses apôtres (nouveau testament).
L'institution des sacrements, l'organisation du clergé, la liturgie, le
dogme et la discipline écclésiastique ont été
fixés par les conciles et les bulles pontificales (décrets). La
hiérarchie a le pape à son sommet, en tant que
représentant du Christ sur la terre, évêque de Rome et
autorité suprême pour le dogme et la foi. Il est assisté
par le sacré collège (cardinaux) ainsi que par de nombreuses
congrégations. Suivent les patriarches des églises orientales,
les archevêques et les évêques, puis les prêtres
séculiers et les vicaires.
Cène: Dernier repas que
Jésus prit avec ses disciples avant sa crucifixion et au cours duquel il
institua l'eucharistie. Selon les évangiles synoptiques, ce repas, qui
réunit les 12 apôtres autour du maître, dans la chambre
haute, ou cénacle, d'une maison amie de Jérusalem, fut
préparé en vue du festin rituel de la Pâque
juive.
Chaire: Du latin cathedra signifiant siège. D'abord
siège honorifique d'où provient le mot cathédrale, la
chaire est dans l'église une tribune surélevée, autrefois
nommé ambon, d'où le prêtre délivre son sermon et
ses enseignements. Dans le chur, la chaire épiscopale est
réservée à l'évêque.
Chemin de
croix: Itinéraire inscrit sur les murs intérieurs d'un
édifice, permettant la méditation et le recueillement, rappelant
chacune des étapes (stations) du chemin suivi par le Christ depuis la
salle de son procès jusqu'à sa
crucifixion.
Chrétiens: Adeptes de Jésus Christ
d'abord appelés nazaréens ou galiléens vers l'an 43 dans
la région d'Antioche.
Christ: Du grec christos
équivalent du terme hébreu Machiah, ou araméen Mesiha qui
signifie l'oint, consacré par l'onction. Nom donné à
Jésus car il était l'oint du seigneur, le fils de Dieu, la
deuxième personne de la trinité. D'innombrables imagiers,
peintres, sculpteurs et graveurs ont représenté le Christ selon
leur inspiration et les canons artistiques de leur époque. Dans l'art
roman, le Christ apparaît en de nombreuses représentations:
Le
Christ enseignant: Il tiens un livre de la main gauche tandis que la main
droite bénit le monde.
Le Christ triomphant: Il est
représenté comme le Christ enseignant mais retenant sous ses
pieds un aspic ou un dragon.
Le Christ en majesté: Il est
représenté assis ou debout mais entier dans une mandorle, portant
une couronne.
Le Christ en gloire: L'attitude est la même que pour le
Christ en majesté mais en buste.
Le Christ juge: Il est assis tenant
un spectre et un globe dans ses mains.
Le Christ de la passion:
Représenté plus tardivement, il est coiffé de la couronne
d'épines.
Maquette de l'abbaye de Citeaux en 1720. |
Citeaux: Abbaye fondée en 1098 par un groupe de moines de l'abbaye de Molesmes sous la conduite de saint Robert. C'est saint Bernard (Bernard de Fontaine près de Dijon) qui lui donna son élan. Deux cents ans après sa création elle était à la tête de 500 maisons dont l'abbaye de Clairvaux. La révolution précipita sa chute et elle fut vendue en 1791 et en grande partie détruite. En 1898 elle redevient abbaye et des moines de divers monastères viennent la repeupler. Aujourd'hui elle est redevenue la maison mère de la famille cistercienne.
Plan original de l'abbaye de Cluny. |
Cluny: L'une des plus célèbres abbayes
françaises, fondée par Guillaume le Pieux, duc d'Aquitaine en
910. Cluny compta de célèbres abbés dont Odon, Aymard,
Mayeul, Odilon, Hugues et Pierre le vénérable. L'ordre clunisien
couvrit toute l'Europe, de l'Espagne à la Pologne. Après la
réforme de Saint Robert et saint Bernard, l'austérité de
Cîteaux, plus proche de la règle de saint Benoît, s'opposa
au luxe clunisien. La riche architecture clunisienne joua un rôle
prépondérant dans l'évolution de l'art roman. Architecture
aux dimensions exceptionnelles, caractérisée par une nef
voûtée en berceau brisé continu, un faux triforium
surmonté de fenêtres largement ouvertes à
l'extérieur, de vastes porches et trois clochers carrés
imposants. Cluny eut la plus vaste église de la chrétienté
jusqu'à la construction de saint Pierre de Rome. Commencée en
1088, elle fut en grande partie détruite à la révolution
et au début du XIXème
siècle.
Communion: Il s'agit d'une participation des
fidèles au sacrement de l'eucharistie. Pour les catholiques, la
communion se pratique sous la forme de l'hostie. Pour les orientaux et les
protestants, sous les deux espèces du pain et du vin, comme lors du
dernier repas de Jésus avec ses apôtres, la cène.
Le concile Vatican II. |
Concile: Il s'agit d'une assemblée de théologiens
et d'évêques destinée à fixer les règles de
la doctrine spirituelle et de l'organisation de la communauté. Parmi les
conciles les plus célèbres, ceux de Nicée (325) ordonnant
la lutte contre l'arianisme, au même endroit en 787 contre les
iconoclastes, de Latran en 1123 qui ratifia le concordat de Worms entre le pape
et l'empereur au sujet de l'investiture laïque des
évêques.
Confession: Sacrement pour l'église
catholique qui l'appelle désormais réconciliation. C'est la
déclaration des péchés à un prêtre afin
d'obtenir l'absolution. Le terme confession est aussi utilisé dans le
sens de témoignage et affirmation de la foi, telles les confessions de
Saint Augustin et de Luther. Le lieu de l'église où se trouvaient
jadis les reliques d'un martyr ou d'un saint (souvent la crypte) s'appelait
confession.
Confirmation: L'un des 7 sacrements de
l'église catholique, administré par l'évêque le
jeudi saint, confirmant la grâce du baptême et y ajoutant les dons
du Saint Esprit. La confirmation consiste en une onction sur le front avec le
saint Chrême et une imposition des mains. Les protestants ne
considèrent pas cet acte comme un sacrement.
Constantin
Ier le Grand: Empereur romain (306-337). Il établit la
liberté religieuse dans tout l'empire romain avant de se convertir au
Christianisme. Il fit cesser les persécutions contre les
chrétiens et ordonna le premier concile de Nicée en
325.
Croix (signe de): Chez les catholiques, le signe se fait en
posant la main sur le front en disant "au nom du Père", puis sur la
poitrine en disant "du Fils", puis sur l'épaule gauche en disant "et du
Saint Esprit" puis sur l'épaule droite en disant "amen". Ce signe
tracé symboliquement par les catholiques et les orthodoxes est
refusé par les protestants.
Une assemblée "au désert". |
Désert: Terme utilisé par les huguenots des
Cévennes, après la révocation de l'édit de Nantes,
pour désigner les endroits cachés où ils devaient se
réunir pour pratiquer leur religion. Il fait également
référence aux 40 ans d'errance du peuple hébreu dans le
désert du Sinaï sous la conduite de
Moïse.
Diacre: Du grec diakonos, serviteur, celui qui sert
aux repas. Dans l'église protestante, le diacre assiste le pasteur dans
son ministère. Dans l'église catholique, où il a la
même fonction, le diacre porte l'étole et la dalmatique, car il a
reçu l'ordre immédiatement inférieur à la
prêtrise, selon les actes des apôtres (6.3-6): "Les apôtres
choisirent sept hommes de bonne réputation, remplis d'esprit et de
sagesse, pour les aider dans leurs uvres; ils leur imposèrent les
mains.
Dimanche: Dies solis, où jour du soleil puis dies
dominiens ou jour du Seigneur, férié pour les chrétiens
qui en firent le premier jour de la semaine, à l'instar du calendrier
juif, car c'était le jour de la résurrection du
Christ.
Disciple: Du grec mathétès, celui que le
maître instruit et forme par un enseignement particulier. Se vouloir
disciple c'est se mettre au service d'une religion, d'un groupe que l'on
reconnaît comme véridique. Le Christ appela ses douze disciples
qui le suivirent puis répandirent dans le monde, en tant
qu'apôtres, l'enseignement qu'ils avaient reçu du Maître.
Eglise: En France, le terme Eglise (avec une majuscule) signifie
l'église catholique romaine, dont le chef, le pape, est le successeur de
l'apôtre Pierre, la France étant la Fille aînée de
l'Eglise. Mais il existe aussi les Eglises d'orient, elles même
constituées d'un grand nombre d'Eglises de sensibilités, de
langues et de coutumes différentes. Depuis la réforme existent
aussi les Eglises protestantes et l'Eglise anglicane qui toutes revendiquent
une authenticité fondée sur la foi dans la divinité du
Christ.
Encens: Gomme résine aromatique tirée de
divers arbres de la feuille des térébinthacées dont la
combustion sur des braises dégage une fumée aromatique. Dans
l'Egypte ancienne, on en brûlait pendant les embaumements, tandis que la
Bible décrit les sacrifices qui se pratiquaient sur l'autel des encens,
et la place qu'occupait l'encens sur l'arche de l'Alliance (Exode 30). Un des
trois cadeaux offert par les mages à Jésus à sa naissance,
l'encens symbolise la pureté et une marque de respect.
Les rois mages offrant leurs présents à Jésus. Tableau de Raphael. |
Epiphanie: Ce mot vient du grec epiphainô, faire
apparaître. Fixée au 6 janvier, elle est la fête de la
lumière, celle de l'étoile apparue aux Mages pour les conduire au
Christ à qui ils vont lui offrir l'or pour l'honorer en tant que roi des
juifs, l'encens symbole de prière et de sa divinité, et la myrrhe
signe de souffrance indiquant que Jésus était aussi un homme et
qu'il allait mourir. La galette des rois, bénie à la messe,
symbolise le Christ, le pain de vie.
Epîtres: Transcription
du grec épistolei "lettres". La tradition désigne sous ce nom les
21 lettres admises au canon du nouveau testament.
Est: Nom
moderne de l'Orient, ou encore levant, lieu de naissance de la lumière,
associée à la nativité du Seigneur. C'est
généralement vers l'est que sont orientées les
églises médiévales ainsi que les gisants qui, de leur
tombeau, attendent le retour du Christ appelé la Parousie. Dans un
édifice, on se dirige vers l'est par le côté gauche de la
nef, afin de reproduire la progression lumineuse du soleil.
Une communion dans une église anglicane. |
Eucharistie: Du grec eukharistia signifiant action de
grâce, remerciement. Sacrement principal du Christianisme
commémorant la cène, dernier repas du Christ avant son sacrifice.
Les espèces de l'eucharistie, le pain (corps du Christ) et le vin (sans
du Christ) sont partagées par les fidèles selon l'instruction du
Seigneur: "Faites cela en mémoire de moi" (Luc 22.19-20). Dans le culte
catholique les espèces sont remplacée par l'hostie
consacrée, elle illustre par sa forme ronde l'éternité et
l'universalité de la vie. Dans le culte protestant, l'eucharistie est
généralement appelée sainte cène ou communion. Elle
est célébrée sous les deux espèces. La
présence réelle du Christ n'y est que spirituelle, non
attachée à la matérialité des
espèces.
Ezéchiel: Le troisième grand
prophète (592-570 avant J.C.). Il annonça la ruine de
Jérusalem puis la restauration future d'Israël aux juifs captifs de
Babylone. Son livre est composé de 48 chapitres contenant des oracles et
des visions.
Evangiles: Du grec enaggalion, c'est à dire
bonne nouvelle. Les livres saints ainsi désignés contiennent la
révélation chrétienne, avec la vie et l'enseignement de
Jésus. Les quatre évangiles canoniques sont issus de quatre
personnages, Matthieu, Marc, Luc et Jean. Les trois premiers sont dits
synoptiques à cause des similitudes événementielles et
chronologiques. Le quatrième, celui de Jean débute par un
prologue qui sert de base à l'ésotérisme chrétien,
dont la première phrase est "Au commencement était le verbe, et
le verbe était tourné vers Dieu et le verbe était Dieu.
Tout fut par lui, et rien de ce qui fut ne fut sans lui." (Jean 1.1-3). Verbe
étant pris dans le sens de parole.
Extrême onction:
Un des sept sacrements que l'église catholique administre aux mourants
pour soulager leurs souffrances et les apaiser au moment de la mort. Ce
sacrement se nomme désormais sacrement des malades et consiste en une
onction d'huile sur les mains et permet aussi bien la guérison physique
que spirituelle.
Fox (Georges): (1624-1691) Mystique anglais,
fondateur de la communauté religieuse des Quakers ou
Société des Amis qu'il répandit en Europe et aux Etats
Unis. Il mourut à Londres en laissant derrière lui un journal que
les Quakers considèrent comme un texte fondamental. Gabriel: Ange
messager chargé de révéler le sens des visions et
d'annoncer les interventions divines notamment la naissance de Jésus. Il
est souvent représenté aux côtés de Marie dans les
scènes de l'annonciation tenant un lys à la
main.
Gentils: Transcription du latin gentiles dont use la
Vulgate pour désigner "ceux qui appartiennent aux gentes" c'est à
dire aux nations autres que celle d'Israël. Gentils signifie donc
étrangers au peuple juif donc païen ou d'origine païenne. Au
sein de l'église du Christ, toute distinction est abolie entre Juifs et
gentils appelés au même titre sur la voie du salut. L'apôtre
Paul se dit lui même l'apôtre des gentils donc des nations.
L'église de Guethsémani. |
Guethsémani: Matthieu et Marc mentionnent ce lieu dit de
la vallée du Kédron situé au pied du mont des oliviers.
Jean note que le domaine dont il tenait son nom "pressoir à olives"
comportait un jardin et Luc remarque comme lui que Jésus avait coutume
de s'y rendre avec ses disciples lorsqu'il séjournait à
Jérusalem. C'est là que Jésus passe dans la prière
la nuit d'agonie qui précède son arrestation et où
commence sa passion. Le site en son ensemble fut très tôt
honoré par la piété
chrétienne.
Hérode Ier Agrippa: (-10,
44). Petit fils d'hérode le grand, il régna sur les
tétrarchies d'Hérode dit Philippe et de Lysanias (37), sur la
Galilée (39) et sur la Judée et la Samarie (41) reconstituant
ainsi le royaume d'hérode le grand. C'est à lui que les actes des
apôtres rapportent le mise à mort de Jacques le majeur et
l'emprisonnement de Pierre.
Hérode Antipas: (-4,39)
Tétrarque de Galilée et de Pérée, fils
d'Hérode le grand. Dans les évangiles il emprisonne Jean Baptiste
qui lui a adressé des reproches et après la danse de
Salomé, la fille d'Hérodiade, le fait décapiter. C'est
devant lui que Pilate renvoie Jésus (Luc 23). Il fut
déposé et exilé par
Caligula.
Higoumêne: Du grec Hêgoumenos, chef, guide.
Nom que l'église orthodoxe donne au supérieur d'un
monastère suivant la règle de Saint
Basile.
Hosanna: Forme grecque d'un mot hébreu signifiant
"Viens donc en aide". Supplique destinée à Dieu, cette expression
est employée pendant les fêtes. Hosanna fut le cri d'acclamation
fait au Christ (Matthieu 21.9-15) au moment de son entrée dans
Jérusalem, commémorée le dimanche des Rameaux.
Icône figurant l'ascension du Christ. |
Icône: Du grec eikôn, image. Représentation
religieuse peinte sur bois, ou miniatures, que l'on rencontre dans les
églises chrétiennes orientales. D'une grande beauté
artistique, elles sont souvent l'objet d'une véritable
vénération dans l'église
orthodoxe.
Jean-Baptiste: Fils de Zacharie et d'Elisabeth,
cousine de la vierge Marie, Jean-Baptiste est la voix qui crie dans le
désert (Jean 1.23). Il baptise d'eau Jésus dans le Jourdain alors
que Jésus baptisera du feu de l'Esprit Saint l'humanité
entière. Jean-Baptiste annonce le feu spirituel à venir et montre
le passage obligé menant de l'aridité (ignorance) à l'eau
d'un fleuve de vie et d'enseignement. Il meurt martyr à la cour
d'Hérode Antipas.
Jean l'évangéliste:
Disciple de Jésus, Jean reçut Marie lorsque Jésus
disparut. Il est l'auteur de l'évangile qui porte son nom, ainsi que de
trois lettres et sans doute de l'Apocalypse qu'il aurait écrite dans
l'île de Patmos. Il est symbolisé par un aigle et
fêté au solstice d'été. Les deux Jean forment un axe
nuit-jour que nos calendriers précisent par la saint Jean
d'été et la saint Jean d'hiver. C'est dans l'évangile de
Jean que l'on peut lire le commandement: "Aimez vous les uns les autres" (Jean
13.34).
Joseph: Fiancé à la vierge Marie de
Nazareth au temps où s'accomplit en elle le mystère de
l'incarnation. Joseph après avoir envisagé de la répudier,
conclut finalement son mariage avec Marie après qu'un ange l'ait avertit
en songe que la conception humainement inexplicable de Marie est le fait de la
toute puissance divine.
Luc: L'un des quatre
évangélistes, personnifié par un taureau dans le
tétramorphe. Luc, médecin de profession et certainement disciple
présent à Emmaüs écrivit l'évangile qui porte
son nom vers 60-70, ainsi que les actes des apôtres.
Luther
(Martin): Théologien réformateur allemand (1483-1546)
ordonné prêtre chez les augustins d'Erfurt avant d'être
docteur en théologie puis professeur à l'université de
Wittenberg. A partir de 1515 il commença ses commentaires des
épîtres de saint paul qui devait l'amener à sa doctrine du
salut par la foi seule. En 1517 il afficha sur les portes du château de
Wittenberg ses 95 thèses où il dénonçait la vente
des indulgences, s'opposant ainsi à l'inquisiteur Tetzel qui en faisait
commerce auprès de ceux qui pensaient obtenir le pardon de leur
péchés en les achetant. Ceci marqua le début de la
réforme. Le pape Léon X lança une bulle pour l'excommunier
mais Luther la brûla sur la place de Wittenberg. En 1525 il
rédigea la confession d'Augsbourg en compagnie de Melanchthon qui fut
à l'origine de la constitution des églises luthériennes.
Il a laissé de nombreux ouvrages.
Les rois mages. On ne sait pas exactement qui ils étaient. La tradition les veut rois, ils étaient peut être astrologues et venaient éventuellement de Perse. On leur donne le plus souvent les noms de Gaspard, Melchior et Balthazar. |
Mages: Les mages d'orient, considérés comme des
prêtres astrologues furent avertis par une étoile de la proche
naissance du Christ et la suivirent jusqu'à Bethléem où
ils honorèrent Jésus de leurs présents. Ces personnages
manifestent une ancienne sagesse venant honorer une nouvelle lumière et
s'instruire auprès d'elle. Les rois mages illustrent la transmission
d'une nouvelle connaissance.
Marc: Apôtre et
évangéliste, auteur du second évangile portant son nom. Il
est représenté par un lion dans le tétramorphe. Il
accompagna Barnabé et Paul dans leur mission et fut peut être
l'interprète de l'apôtre Pierre à Rome. Marc aurait
fondé l'église chrétienne d'Alexandrie avant de mourir en
Egypte vers 67.
Mariage: Sacrement qui engage solennellement
l'homme et la femme devant Dieu. Il fallait une décision papale pour
casser un mariage du fait de cette phrase: "car l'homme ne peut défaire
ce que Dieu a fait".
Icône représentant la Vierge Marie et l'enfant Jésus. |
Marie: De l'hébreu Myriam. Le Christianisme a donné
de nombreux noms à la mère du Christ, comme Notre Dame, la
Madone, la Sainte Vierge ou la Vierge Marie. Le dogme de l'immaculée
conception n'a été publié qu'en 1854. Symboliquement, la
Vierge Marie manifeste dans le temps chrétien les grandes déesses
des anciennes religions, Isis, Nout, Gaiä, Déméter, la
grande Blanche des Celtes, dont elle conserve en les transcendant toutes les
caractéristiques, à la fois de création cosmique et de
bonté universelle.
Marie de Magdala: Marie la
magdaléenne (Marie Madeleine) tient une place importante dans
l'évangile. Elle tient son surnom de Magdala, son lieu d'origine, dont
les vestiges sur la côte occidentale du lac de Tibériade,
près de l'actuelle Magdal, sont aujourd'hui immergés.
Jésus la libéra de "sept démons" puis elle le suivit dans
ses pérégrinations pour mettre à son service, son
dévouement et ses ressources. Mais surtout la magdaléenne fut la
première à voir le ressuscité, la première à
y croire, et sans doute la première à porter aux apôtres
l'incroyable nouvelle.
Matthieu: Disciple et apôtre de
Jésus, il fut percepteur avant d'être disciple du Christ. Il est
l'auteur du premier évangile. Il évangélisa l'Ethiopie et
mourut martyr. Dans le tétramorphe il est symbolisé par un
ange.
Messe: Office principal du culte catholique, la messe
commémore le sacrifice du corps et du sang de Jésus sous les
espèces du pain et du vin. La messe comporte la liturgie de la parole,
constituée de prières, de chants, d'invocations, de lecture et
d'un sermon, et le sacrifice eucharistique constitué de l'offertoire, de
la consécration et de la communion.
Méthodistes:
Communauté protestante vivant suivant l'enseignement dispensé par
John Wesley au XVIIIème siècle. Celui ci prêcha
une méthode de vie spirituelle destinée aux anglicans. Il
créa un groupe dont les membres prêchèrent en plein air.
Cette communauté est importante en Angleterre et aux Etats
Unis.
Myrrhe: Résine aromatique dont l'Arabie fut un
fournisseur réputé. Durcie et pilée elle formait une
poudre au parfum pénétrant. Mélangée à
l'huile et au baume, ce précieux produit entrait dans la composition
rituelle de l'huile d'onction qui servait à la consécration des
prêtres et des objets du culte. La myrrhe figure avec l'encens et l'or
dans les présents offerts par les mages d'orient à l'enfant de
Bethléem, et avec l'aloès parmi les aromates destinés
à la sépulture du Christ.
Représentation du concile de Nicée en septembre 787. |
Nicée: Ville de Bithynie qui fut le siège de deux
conciles. Le premier en 325 réuni par Constantin, eut pour but de
définir le dogme chrétien face aux hérésies,
notamment celle d'Arius qui y fut excommunié. Le second en 787,
réuni par Constantin VI et l'impératrice Irène, autorisa
et encouragea le culte des images.
Noël: Fête
fixée au 25 décembre par l'église au
IVème siècle et commémorant la naissance de
Jésus. Cette date correspond au solstice d'hiver, car Noël
symbolise la lumière renaissante des anciens cultes solaires. La
scène de la nativité réunit le buf et l'âne,
des hommes, des anges et des bergers dans une étable, avec les rois
mages et l'étoile suivie par eux pour déposer aux pieds de
l'enfant Jésus leurs présents.
Onction: C'est
l'action d'oindre un individu en lui appliquant un peu d'huile consacrée
afin de lui conférer une bénédiction ou un sacrement. Cet
usage répandu dans les peuples de l'antiquité, notamment les
égyptiens, grecs et hébreux pour la consécration des
prêtres et des rois fut conservé et associé aux
cérémonies du baptême, de la confirmation et de
l'extrême onction ainsi qu'au sacre des rois avec la sainte ampoule. Les
lieux et certains objets de culte peuvent être aussi consacrés par
l'onction.
Or: Symbole de la richesse matérielle, mais
aussi de la lumière spirituelle, l'or fut apporté en cadeau
à l'enfant Jésus en signe de royauté, de perfection et
d'illumination.
Office à l'abbaye de Citeaux, ordre des cisterciens. |
Ordre: L'un des sept sacrements du catholicisme qui
confère à un religieux les fonctions écclésiatiques
de la prêtrise. On dénombre quatre ordres mineurs (portier,
lecteur, exorciste, acolyte) et trois ordres majeurs (évêque,
prêtre et diacre). Les grands ordres monastiques constituent une
hiérarchie particulière constituée par les abbés et
les moines.
Orthodoxie: Du grec orthos et doxa, c'est à
dire opinion ou croyance juste et droite. C'est l'une des trois branches du
Christianisme avec le catholicisme et le protestantisme. Constituée par
les églises d'orient, elle se reconnaît dans les principes de la
foi tels qu'ils furent énoncés par les sept conciles
cuméniques, dont le plus important fut celui de Chalcédoine
en 451 qui proclama la nature divine et humaine du Christ. Elle se
reconnaît aussi dans la fidélité aux principes spirituels
prêchés par les Pères orthodoxes dont Saint Athanase
d'Alexandrie, Saint basile de Césarée, Saint Grégoire de
Nysse, Saint Grégoire et Saint Jean Chrysostome. C'est l'empereur
Justinien qui fonda et organisa cette église et qui convoqua le concile
de Constantinople en 553. Elle refuse certains dogmes et usages introduits chez
les catholiques tel que le filioque, le purgatoire, l'immaculée
conception de Marie et la suprématie du pape. Pour elle le Christ est le
seul chef de l'église et il exprime son autorité par la
réunion des évêques (synode).
Pape: Chef
suprême de l'église catholique appelé aussi souverain
pontife, saint Père
Le pape est le successeur de saint Pierre
auquel le Christ confia cette charge. Il est élu par un collège
de cardinaux et réside dans la cité du Vatican. Sans
souveraineté temporelle depuis les accords du Latran (1929) mais
déclaré infaillible par le concile Vatican I de 1871, le pape
s'adresse aux catholiques par des bulles et des
encycliques.
Pâques: La plus grande fête
chrétienne, célébrée en mémoire de la
résurrection du Christ. La date de Pâques coïncidait à
l'origine avec la Paque juive, le sacrifice de l'agneau pascal symbolisant
celui du Christ. Le concile de Nicée (325) fixa le jour de Pâques
au dimanche tandis que sa date fut déterminée au
XIème siècle par Denys le Petit suivant le comput
écclésiastique, au dernier dimanche suivant la première
lune après l'équinoxe de printemps. De cette date
découlent les fêtes de l'Ascension et de la Pentecôte
respectivement 40 et 50 jours après Pâques. L'église
orthodoxe ayant conservé le calendrier julien, le fête de
Pâques a lieu 13 jours après celle de l'église
romaine.
Parabole: Du grec parabolé, comparaison, c'est
une allégorie ou récit symbolique destiné à
dispenser un enseignement spirituel ou moral. Jésus s'adresse à
la fois à la foule et à ses disciples en parabole de sorte que
ses paroles soient accessibles aussi bien aux profanes qu'aux
initiés.
La pénitence ou le pardon au cours du quel les chrétiens reconnaissent leurs pêchés. |
Pardon: Un des sept sacrements que l'on nomme aujourd'hui
réconciliation (voir confession).
Parousie: Du grec
parousia, signifiant arrivée. Terme désignant le second
avènement, glorieux du Christ à la fin des temps pour
régner sur le monde. L'imagerie religieuse d'Europe occidentale a
évoqué la parousie sur les tympans et les grands vitraux des
églises en montrant le Christ en gloire et en majesté tandis que
l'art byzantin se contentait de montrer un trône vide pour illustrer
l'attente et l'espérance de cette parousie.
Paul:
Né à tarse entre 5 et 15 et mort martyr à Rome en 67.
Nommé Saul, issu d'une famille juive orthodoxe de citoyenneté
romaine, Saul était docteur parmi les pharisiens et vif tourmenteur des
chrétiens. Lorsque sur le chemin de Damas où il se rendait pour
diriger les persécutions il fut illuminé et la vision qu'il eut
du Christ bouleversa sa vie. Dès cet instant il prit le nom de Paul et
devint le zélateur de celui qu'il combattait. Il sillona l'Asie mineure
pendant 14 ans fondant et organisant des communautés qu'il instruisit en
14 épîtres. Emprisonné à Rome, il fut
décapité sous le règne de l'empereur Néron. Le nom
de paulinisme a été donné à l'ensemble de la
mission de l'apôtre Paul qui fut le véritable fondateur du
Christianisme en le rendant universel.
Pentecôte: Elle est
fêtée le cinquantième jour après Pâques et dix
jours après l'ascension du Christ. Cette fête est la fête de
l'Esprit Saint descendu sur la tête des apôtres sous la forme de
langues de feu et donnant force de persuasion, intelligence de la foi et
courage pour annoncer la bonne nouvelle. C'est à cette date que l'on
fixe la formation de l'Eglise.
Pentecôtistes: Nom
donné aux membres de plusieurs mouvements chrétiens d'origine
américaine qui se disent inspirés et assurent avoir reçu
le don des langues ainsi que celui de guérir les maladies et souffrances
humaines.
Pharisiens: Signifie séparés, ceux qui
sont à part. C'est une caractéristique d'Israël de se
considérer séparé des peuples des pays pour la Loi de
Dieu. Les adeptes de cette secte prétendent se séparer de
l'ignorance religieuse du peuple par leur connaissance approfondie de la
Loi.
Pierre: De son vrai nom Simon, l'apôtre Pierre naquit
en Galilée où il était pêcheur et mourut martyr
à Rome en 64. Avec son frère André, ils furent les deux
premiers disciples de Jésus. Pierre malgré son reniement par
trois fois de connaître Jésus, reçu de lui les clés
du ciel et la charge des premières communautés
chrétiennes. Premier responsable de l'église de Rome, il fut
exécuté sous Néron.
Jésus devant Ponce Pilate, tableau de Pietro Lorenzetti. |
Pilate (Ponce): Procurateur romain ou préfet de
Judée (26-36?) il est connu surtout par le rôle que lui assignent
les évangiles dans le procès de Jésus. Il l'abandonne aux
juifs qui veulent sa mort en se lavant symboliquement les mains. Des traditions
veulent qu'il ait été puni par Tibère et exilé ou
exécuté, ou bien qu'il se soit converti et soit mort
martyr.
Presbytériens: Communauté protestante de
tradition calviniste dirigée par un presbytérium dont les membres
sont choisis dans l'ensemble de la communauté selon les conceptions de
John Knox son fondateur et dont les principes sont exprimés dans la
confession de foi de Westminster (1643).
Protestantisme:
Etymologie de protestation émise par un grand nombre de chrétiens
qui à la suite de Martin Luther s'élevèrent au
XVIème siècle contre les abus du clergé et
certains aspects de la doctrine catholique. Cette protestation les amena
à refuser l'autorité de la papauté
romaine.
Purgatoire: Du latin purgare, purger. Lieu où les
âmes vont expier leurs péchés et purger la peine qu'elles
doivent en remplacement des péchés mortels qui leur ont
été rituellement pardonnés. La durée du passage en
ce lieu ainsi que la nature réelle des peines qui y sont subies ne sont
pas connues et des messes sont dites pour ces âmes au lendemain de la
Toussaint.
William Penn, célèbre Quaker, fonda une colonie en Amérique du nord, la Pennsylvanie, qu'il dota de lois démocratiques. |
Quakers: Communauté chrétienne fondée par
George Fox au XVIIème siècle. Leurs principes
religieux sont fondés sur la rigueur des commandements bibliques et ils
refusent qu'il y ait un intermédiaire entre Dieu et eux. Objecteurs de
conscience, opposés à l'esclavage, refusant de prêter
serment, pacifiques avec les indiens les quakers menés par William Penn
fondèrent la Pennsylvanie où ils sont toujours
nombreux.
Réforme: Mouvement de la première
moitié du XVIème siècle qui divisa le
Christianisme occidental en deux parties, l'une réformée et
protestante l'autre catholique et romaine.
Résurrection:
Du latin resurrectio, de resurgere, relever, se ranimer. L'un des plus
importants mystères chrétien, exprimant le retour à la vie
du Christ trois jours après sa mort. La résurrection du Christ
est l'un des points essentiels de la foi chrétienne qui la
célèbre dans la joie pendant les fêtes de
Pâques.
Saint Esprit: Avec le Père et le Fils, le
Saint Esprit est la troisième personne de la Trinité. Selon
l'église catholique (Credo) le Saint Esprit procède du
Père et du Fils (filioque) alors que pour l'église orthodoxe,
c'est du Père par le Fils qu'il procède. Le Saint Esprit
appelé Paraclet, c'est à dire la consolateur, guide et inspire
les disciples au moment de la Pentecôtre lorsqu'il descend sur eux sous
la forme de langues de feu. Les sept dons du Saint Esprit sont : sagesse,
intelligence, science, conseil, force, piété et crainte de Dieu.
Par une colombe placée sur la crois occitane, les hugenots honorent le
Saint Esprit.
Synoptiques: Ce mot désigne les trois
premiers évangiles: Matthieu, Marc et Luc qui font apparaître des
concordances frappantes sur l'essentiel des logia (paroles) de Jésus,
sur ses miracles, son enseignement et les événements de sa vie.
On dénombre dans les trois livres quelques 330 versets
identiques.
Testament (Nouveau): Nom donné collectivement
aux livres, récits, lettres concernant le message et l'action de
Jésus et des ses apôtres. Ouvrage fondamental du Christianisme, le
Nouveau testament est un témoignage prophétique, spirituel,
symbolique et messianique. Ce livre se veut message de sagesse, d'amour et
d'espérance.
Tibériade: Ville située sur la
rive occidentale de la mer de Galilée ou lac de Guennésareth
auquel elle finira par donner son nom. Le lac de Tibériade fut le
théâtre privilégié des activités de
Jésus.
Transfiguration: Du latin trans, au delà et
figua, figure. Théophanie, état glorieux dans lequel Jésus
apparut à ses trois disciples Pierre, Jacques et Jean sur le mont Thabor
(Matthieu 17, Marc 9, Luc 9).
La place Saint Pierre mesure 340 m de long sur 240 de large, 284 colonnes et 88 piliers de 20 mètres de haut l'ornent. L'obélisque provient d'héliopolis. |
Vatican (Cité du): L'une des sept collines de Rome sur la
rive droite du Tibre. Ancien lieu de supplice des premiers chrétiens,
dont l'apôtre Pierre, sur le tombeau duquel on édifia une
basilique au IVème siècle. La colline devint le lieu
de résidence du pape et du Saint Siège. Centre administratif et
artistique, avec sa bibliothèque possédant plus de 500 000
volumes, le Vatican régit d'autres domaines pontificaux, comme la
basilique Saint Jean de Latran ou la résidence de Castel Gondolfo. Le
Vatican est un état indépendant depuis 1929.
Vatican
II: Il s'agit du plus récent concile oecuménique qui dura du
11 octobre 1962 au 8 décembre 1965 sous les pontificats de Jean XXIII et
de Paul VI. Outre les participants habituels, l'église invita des
observateurs des autres religions chrétiennes (orthodoxes, anglicans,
protestants...) Il aboutit à de profondes modifications dans le
fonctionnement de l'église catholique avec en particulier l'adoption de
la constitution pastorale qui ouvre le dialogue entre l'église et le
monde de son temps, l'adoption des langues locales à la place du latin
pour la célébration de la messe, la publication du décret
sur l'apostolat des laïcs et le rappel sur l'importance des
écritures qui aura pour conséquence la lecture, dans la liturgie,
des textes essentiels sur un cycle de trois ans. D'autres déclarations
importantes sont également issues de ce concile. Le texte sur le respect
de la liberté de l'homme et de sa dignité exclut tout homicide,
condamne le racisme et les inégalités économiques. La
déclaration sur les religions non chrétiennes, avec en
particulier le rappel des liens entre le Christianisme et le Judaïsme,
réprouve toute condamnation des juifs et rappelle que même dans
une vision chrétienne le peuple juif reste le peuple aimé de
Dieu. Le décret sur l'oecuménisme qui affirme la liberté
religieuse amena la levée des excommunications prononcées en 1054
entre catholiques et orthodoxes.
Zwingli (Ulrich):
Réformateur suisse né à Wildhaus en 1484, mort à
Kappel en 1531. Il s'interressa aux idées de Luther sur
l'autorité de la Bible et la justification par la foi. Il proclama la
Réforme en Suisse en 1524. Apologiste de Luther, ce réformateur
fut plus radical que lui et prépara la venue de Calvin.